Un an après le séisme d’Al Haouz, l’heure est au bilan. Qu’est-ce qui a été fait pour que la vie reprenne son cours normal dans les régions touchées par cette catastrophe naturelle ? Au-delà de la réhabilitation des infrastructures, quelles actions concrètes ont été menées pour relancer le tourisme et l’artisanat et booster la croissance économique locale ? À ces questions, Fatim-Zahra Ammor répond : « Nos équipes, accompagnées des autorités locales, ont effectué un recensement détaillé suivi d’une expertise sur le terrain pour évaluer précisément les dégâts dans les établissements d’hébergement touristique (EHT) », confie-t-elle.
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Dans un entretien au journal Le Matin, la ministre indique que 767 EHT ont été recensés, dont 515 nécessitaient des travaux de rénovation. En collaboration avec la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), une plateforme en ligne a été mise en place pour faciliter le traitement des demandes d’aide. « Aujourd’hui, les dossiers complets ont été traités et les versements par tranches effectués », informe la responsable, précisant que les établissements hôteliers dont les dossiers sont incomplets ont jusqu’au 15 septembre 2024 pour se mettre en règle. Après cette échéance, toutes les demandes « seront complétées aux niveaux local et central » et il sera procédé au « versement des tranches restantes ».
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Le même travail de recensement a été réalisé en ce qui concerne les artisans, ce qui a permis de dénombrer 3 427 ateliers endommagés. Ici, « 100 % des dossiers complets ont été traités », a déclaré la ministre, ajoutant que les aides ont été versées par tranches, en fonction de l’avancement des travaux de réhabilitation des ateliers. Dix infrastructures relevant du département de l’Artisanat, les instituts de formation en l’occurrence, ont été également reconstruits. « Nous continuons à traiter les dossiers incomplets et les recours pour garantir que tous les artisans éligibles reçoivent le soutien nécessaire pour relancer leurs activités », renseigne la responsable.
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Fatim-Zahra Ammor a aussi fait le point des actions engagées dans le secteur de l’économie sociale et solidaire. 90 % des 267 demandes de coopératives touchées par le séisme ont été déjà traitées, se réjouit-elle, soulignant que « le soutien financier a été structuré en plusieurs tranches pour assurer un suivi efficace et une utilisation optimale des fonds. Nous avons déjà procédé au versement des 3 tranches pour plusieurs coopératives ». Les coopératives touchées bénéficieront également d’un programme de formation et des actions de sensibilisation. « Notre objectif est de rénover tout en renforçant la résilience de ces structures qui jouent un rôle vital dans le développement socio-économique des régions et de leurs communautés locales », déclare Fatim-Zahra Ammor.
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La ministre assure veiller à l’utilisation judicieuse du Fonds spécial dédié au séisme. « Chaque dirham investi doit avoir un impact maximal sur la relance économique et la reconstruction des zones touchées », a soutenu la membre du gouvernement qui a affirmé que toutes les parties prenantes locales ont été associées à la mise en œuvre des actions. Fatim Zahra-Ammor n’a pas manqué de saluer le rôle crucial joué par le secteur privé et les institutions financières internationales dans la relance post-séisme. Toutes ces actions visent à « assurer un développement socio-économique pérenne dans les zones touchées », a-t-elle indiqué. Cela passe notamment par la création de nouvelles activités et le renforcement de l’attractivité touristique de la région.