Lors de la 25e Conférence internationale sur le sida, des chercheurs ont présenté des résultats prometteurs concernant un traitement anti-rétroviral développé par Gilead. Basé sur la molécule lenacapavir, il pourrait transformer la gestion du VIH. Actuellement évalué à environ 40 000 dollars (≈ 400 000 MAD) par personne et par an, le coût pourrait être réduit à 40 dollars en version générique, selon des estimations dévoilées à Munich.
Le traitement semble être révolutionnaire. Contrairement aux traitements quotidiens actuels, il nécessite désormais plus que deux injections par an. En outre, il est en cours de test en tant que médicament préventif (PrEP) avec une efficacité de 100%, d’après une récente étude préliminaire.
Andrew Hill, de l’Université de Liverpool, a affirmé que ce traitement, administré comme un vaccin, pourrait potentiellement stopper la transmission du VIH s’il est donné à des personnes à risque élevé, telles que les travailleurs du sexe, les prisonniers, et les jeunes femmes, notamment en Afrique.
Au Maroc, à la fin de l’année 2022, l’estimation du nombre de personnes vivant avec le VIH s’élevait à 21 500, dont 800 récemment infectées, et 400 décès dus au sida. À l’échelle mondiale, près de 30 millions de personnes vivent avec le VIH, mais environ 10 millions d’entre elles n’ont pas accès à un traitement. En 2023, environ 1,3 million de nouvelles infections par le VIH ont été enregistrées.
Pour le moment, l’obtacle majeur du traitement reste le coût élevé du traitement, avec des prix similaires observés aux États-Unis, en France, en Norvège et en Australie. Toutefois, les chercheurs ont souligné que la réduction du coût pourrait être envisageable si Gilead autorisait «sa fabrication en version générique». En se basant sur une hypothèse de commandes pour 10 millions de personnes, les coûts pourraient chuter.
Lors d’une entrevue accordée à l’AFP, Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida, a incité Gilead à «entrer dans l’Histoire» en permettant «la fabrication de génériques de son antirétroviral». Face à une pression croissante de la part des ONG et des personnalités publiques, Gilead a indiqué être en discussions continues avec divers acteurs pour faciliter l’accès au traitement.