Moody’s a finalisé son examen périodique des notations du Maroc et des entités associées, sans annonce de modification de la note de crédit.
Le Maroc conserve une note Ba1, reflétant un équilibre entre des politiques efficaces, une base de financement domestique solide et des défis liés à des niveaux de revenus encore faibles et aux risques du secteur public et bancaire. Malgré une dette en hausse, le pays a su préserver la cohésion sociale et soutenir son économie face aux chocs récents.
La croissance économique a ralenti à 2,6 % en 2024, contre 3,4 % en 2023, en raison d’une faible pluviométrie affectant l’agriculture. À moyen terme, une reprise à 3,5 % est attendue grâce aux réformes structurelles en cours. En 2024, le déficit budgétaire s’est limité à 4,3 % du PIB, contre une prévision de 4,5 %, grâce à des recettes fiscales plus élevées que prévu. Le déficit du compte courant est resté maîtrisé à 2,5 % du PIB, soutenu par le tourisme, les exportations et les transferts des MRE.
L’économie marocaine souffre encore d’un faible revenu par habitant et d’une croissance exposée aux aléas climatiques, bien que des secteurs à plus forte valeur ajoutée se développent progressivement. Son cadre institutionnel solide et la gestion rigoureuse des politiques monétaire et budgétaire lui confèrent un score Baa2 pour la gouvernance. Toutefois, le poids du secteur public et la dette en devises (17,6 % du PIB) restent des facteurs de risque. Le système bancaire, bien que stable, présente des faiblesses liées à la concentration du crédit et aux opérations à l’étranger.
La perspective stable repose sur un équilibre entre risques et opportunités. Les réformes économiques et sociales, si elles portent leurs fruits, pourraient renforcer la capacité du pays à absorber les chocs et stabiliser sa dette. À l’inverse, une augmentation des dépenses publiques, notamment en infrastructures et en protection sociale, pourrait peser sur la notation.
Une amélioration de la note passerait par une accélération de la croissance hors agriculture, la création d’emplois formels et une réduction des inégalités. À l’inverse, une aggravation du poids de la dette, notamment due à des engagements du secteur public, exercerait une pression négative.