« Dans mes salles il y a autant de kippas que de voiles. Des cathos et des protestants aussi, même si on les repère moins ! Je répète plusieurs fois dans le spectacle : ’La religion n’est pas votre identité.’ C’est important. Je ne veux pas être défini par ma croyance ou par mon appartenance à une communauté. Mais je note que personne ne s’étonne qu’un artiste français athée réunisse un public varié. Moi je suis né au Maroc, je l’assume à 1 000 %, je suis juif, je l’assume à 1 000 %. Et mon intérêt pour la religion catholique, je l’assume à 1 000 %. Même si cela ne plaît pas à tout le monde », a déclaré Gad Elmaleh dans une interview accordée à la Tribune au cours de laquelle il a évoqué « Lui-même », son 9ᵉ seul-en-scène.
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L’humoriste maroco-canadien est un amoureux de la France. Il ne possède pourtant pas la nationalité française. Il prévoit d’en demander. « J’y réfléchis. J’avais commencé les démarches il y a quelques années, mais c’était trop laborieux, j’ai laissé tomber, a-t-il confié. J’ai une carte de séjour, je paie mes impôts en France, je bénéficie des avantages qui en découlent comme la Sécurité sociale. J’adore mon statut d’immigré. Et, comme mes parents, je suis infiniment reconnaissant envers la France, c’est elle qui m’a permis de travailler et d’avoir du succès. La seule chose que je n’ai pas, c’est le droit de vote. Ce qui ne m’empêche pas, à chaque fois, de me demander pour qui je voterais. »
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Cet immigré marocain exprime en outre sa reconnaissance envers la France : « […] Ce statut ne me définit pas en tant que citoyen. Mais aurais-je eu la même carrière si, à mes débuts en France, une politique extrémiste avait été mise en place ? Ce qui est surprenant, c’est que beaucoup d’immigrés marocains – mon père le premier – pensent encore, après des années, qu’ils sont invités ici et qu’il faut bien se comporter envers notre hôte français, être discret et respectueux. Ce qui ne veut pas dire être soumis. »