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Mohammed Khadra, un parcours entre cuisine et résilience


Comme beaucoup de ses concitoyens, Mohammed Khadra a un rapport très particulier avec le tajine marocain. Depuis son enfance casablancaise avec ses parents, il a grandi en dégustant ce met délicieusement préparé par sa mère avec amour.

«Elle a toujours été une cuisinière née», se souvient Mohammed d’un ton sincère. «Elle avait un don pour la cuisine, au point que les membres de la famille adoraient venir chez nous juste pour manger ce qu’elle préparait de ses mains», nous confie-t-il.

Alors que la mère de Mohammed régnait sur la cuisine comme son royaume, où personne n’était autorisé à interférer, son père excellait dans la métallurgie et la soudure. Tel père, tel fils, Mohammed a suivi les traces de son père. «Je suis technicien ; j’étais technicien en soudure, tout comme mon père, qui a même été mon patron à un moment donné», se souvient-il.

Bien que son travail soit loin de la cuisine, il a en quelque sorte éveillé sa passion pour celle-ci. En tant que technicien en soudure, Mohammed a sillonné le Maroc, vendant ses services à divers ateliers et rencontrant des gens de différentes régions. «J’ai travaillé dans presque toutes les régions marocaines, où j’ai goûté les tajines les plus délicieux préparés par des ouvriers sur les chantiers de construction et dans les ateliers», plaisante-t-il.

Une histoire de résilience

En 2009, Mohammed s’est marié et un an plus tard, il a déménagé en France. A Rouen, il a continué à travailler comme technicien, toujours loin du monde culinaire. Mais l’année dernière, la vie de Mohammed a pris un tournant dramatique. «Un jour, en quittant le travail, j’ai eu un terrible accident de voiture, partage Mohammed. J’étais entre la vie et la mort, mais, grâce à Dieu, j’ai survécu».

Ses blessures le poussent à une interruption de travail, l’accident l’ayant laissé avec une incapacité qui a failli lui coûter la vie. A la maison, c’est l’isolement : «Je n’avais rien à faire; j’étais seul la plupart du temps», se rappelle-t-il.

Déterminé à se trouver une raison d’être, Mohammed s’est tourné vers la cuisine. Chaque jour, il se prépare quelque chose, souvent des tajines. «Parfois, ma fille venait me voir et elle était mon premier juge culinaire», plaisante-t-il. Ses deuxièmes juges son ses amis et voisins.

«J’aime partager et donner aux autres, alors j’ai commencé à cuisiner, en gardant un peu pour moi et en partageant le reste avec mes voisins.»

Mohammed Khadra

«Ils ont adoré», se souvient Mohammed. «L’un d’eux m’a dit un jour que lorsqu’ils entraient dans l’ascenseur et sentaient la cuisine, ils ne pouvaient pas attendre que je frappe à leur porte avec de la nourriture».

Au-delà de son cercle le plus proche, Mohammed a commencé à partager ses créations culianires en ligne. Il a coommncé avec des photos et des stories. Avec du temps libre, il se lance dans le tournage et le montage de vidéos, une nouvelle passion.

Un jour, un ami de Mohammed, déterminé à partager ses talents culinaires avec un public plus large, l’a encouragé à participer à un concours de cuisine local. «J’ai immédiatement dit non; je n’étais pas prêt», admet le talentuseux cuisinier. Mais à son insu, son ami a déjà soumis la candidature.

«Le lendemain, j’ai reçu un appel de l’émission Ma recette est la meilleure de France», un programme télévisé populaire sur M6, qui met en avant des cuisiniers amateurs présentant leurs recettes à des chefs professionnels, en compétition pour le titre de la meilleure recette de France.

Le tajine de poire, une spécialité de Mohammed

L’équipe de l’émission a été ravie d’avoir Mohammed comme participant, qui a su exactement ce qu’il allait cuisiner : un tajine. «Un sucré-salé, avec une sauce secrète spéciale, daghmira, que j’avais perfectionnée depuis des mois», dit-il.

Mohammed a préparé le plat chez lui et l’a apporté au jury. «Je suis allé au centre-ville et j’ai trouvé une vieille boutique qui avait fermé. Les seuls articles restants à l’intérieur étaient de la poterie et des tajines», se souvient-il.

À proximité, il a rencontré la fille du propriétaire de la boutique, une bouchère. Elle lui a vendu à la fois les récipients à tajine et la viande dont il a eu besoin.

Mohammed est alors rentré chez lui pour faire un tajine de poire caramélisée. Le plat a fait un tabac. Après l’étape de Rouen, il a avancé jusqu’à celle de Paris, où il a dû préparer son tajine de zéro devant le jury.

Il reçoit des éloges étonnants de la part des chefs professionnels, qui ont admiré le talent de Mohammed, ses compétences en présentation et l’équilibre parfait des saveurs, sucrées et salées.

Bien que Mohammed n’ait pas remporté le concours, il a atteint les étapes finales. Sa présentation vidéo du tajine de poire et les réactions du jury sont devenues virales. «Des millions de personnes regardaient à travers le pays. Je ne réalisais pas combien de personnes étaient impliquées, mais je savais que c’était une opportunité de mettre en valeur la cuisine marocaine», a-t-il déclaré.

En ligne, les internautes marocains ont été nombreux à célébrer la réussite de Mohammed, avec sa vidéo récoltant des millions de vues. «Les commentaires étaient extrêmement positifs», a-t-il remarqué.

Désormais confiant en ses capacités culinaires, Mohammed espère continuer à représenter le Maroc, rendre ses concitoyens fiers de leur cuisine, et partager des histoires à travers sa cuisine, des histoires de personnes qu’il a rencontrées et des repas qu’il a partagés.





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