Le ministre de l’Enseignement supérieur, Azzedine El Midaoui, a plaidé ce mardi à Rabat pour une politique publique rigoureuse encadrant la migration des compétences médicales marocaines. Intervenant lors d’une rencontre parlementaire sur le sujet, il a reconnu que cette migration pouvait présenter des aspects positifs, notamment en matière de formation scientifique et d’ouverture culturelle. Toutefois, il a souligné la nécessité de mieux réguler ce phénomène, motivé notamment par le manque d’opportunités, les salaires faibles et un environnement professionnel peu attractif au Maroc.
Plusieurs intervenants, dont le doyen de la faculté de médecine de Rabat, ont appelé à une réforme en profondeur du système, proposant de renforcer l’attractivité du secteur public, de revoir les contrats professionnels et de valoriser les parcours des médecins. Ils ont également prôné une migration encadrée et bénéfique pour le système de santé, à travers des partenariats internationaux et un accompagnement renforcé des professionnels. Le président du groupe istiqlalien a, pour sa part, insisté sur l’importance d’un diagnostic global, combinant analyses quantitatives et qualitatives, et tenant compte du contexte marocain.
Le président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, Driss Yazami, a mis en garde contre la vive concurrence mondiale pour attirer les talents médicaux marocains. Il a recommandé d’impliquer davantage les Marocains du monde dans la gouvernance des institutions sanitaires et de développer une politique d’attractivité territoriale ciblée. Les travaux de la rencontre devraient aboutir à une série de recommandations concrètes, incluant la création d’un observatoire national de la migration sanitaire et d’une plateforme numérique de suivi interactif.
M.Ba.