Dans sa réponse écrite à une question de la députée Aziza Boujrida du groupe Haraki, Laftit a indiqué qu’au cours des neuf premiers mois de l’année, 2 514 affaires liées à la mendicité ont été traitées, lesquelles ont permis l’arrestation de 2 557 personnes, dont 181 étrangers, des Subsahariens pour la plupart. Dans ce lot, 2 020 personnes ont été placées en garde à vue, et 541 ont été relâchées sur instruction du parquet compétent, a-t-il ajouté, précisant que parmi eux, on compte 2 039 adultes et 518 mineurs.
Pour lutter contre ce phénomène, le ministre de l’Intérieur prévoit une approche sécuritaire intégrée, regroupant la police judiciaire, les services de sécurité publique, les renseignements généraux et les autorités locales, afin de démanteler ces réseaux organisés qui exploitent des enfants ou pratiquent une mendicité dite professionnelle. Cette synergie de moyens et d’actions permettra de lutter contre toutes les formes de mendicité, a affirmé Laftit, annonçant l’installation de caméras de surveillance dans les zones sensibles et des patrouilles régulières sur les grands axes routiers et dans les lieux stratégiques comme les gares routières et ferroviaires, les alentours des mosquées, cafés, sanctuaires et zaouïas.
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Cette approche sera à la fois répressive et sociale, a poursuivi le ministre, qui précise que des sanctions seront infligées aux récidivistes et aux réseaux exploitant des mineurs, mais parallèlement, un soutien sera accordé à ces mineurs et à certaines personnes vulnérables en vue de leur réintégration sociale. Par ailleurs, les forces de l’ordre sanctionneront avec la dernière rigueur des comportements déviants des mendiants comme les demandes agressives, les menaces, voire les violences. Des interventions seront réalisées dans les périodes sensibles comme le mois de Ramadan et les fêtes religieuses où l’affluence favorise la recrudescence du phénomène, a-t-il indiqué.
Et de conclure : « Si les opérations sécuritaires visant à lutter contre ce fléau prennent un caractère répressif en appliquant les dispositions du Code pénal pour interpeller et traduire les contrevenants en justice, de nombreuses situations sont traitées selon une approche sociale, en coordination avec le parquet et tous les acteurs concernés, pour limiter l’aggravation de ce phénomène ». Ces mesures permettront de garantir un cadre de vie sécurisé aux citoyens.