La présidente du groupe du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a appelé Bruno Retailleau ce mardi à interdire les Frères musulmans dans le pays. La députée et conseillère départementale du parti d’extrême droite au Pas-de-Calais a réagi, sur ses réseaux sociaux, à une intervention du ministre de l’Intérieur sur la chaîne CNews.
«Il semble avoir des éléments précis sur la dangerosité des Frères musulmans. Nous alertons sur cette dangerosité depuis des années. Qu’attend[-t-il] pour interdire cette organisation, ce courant totalitaire qui étend ses tentacules partout jusqu’au cœur de la mosquée de Paris offerte aux musulmans en remerciement des Français musulmans combattants de la Première Guerre mondiale ?», a-t-elle écrit sur la plateforme X.
Dans cet entretien, le ministre a réagi à l’agression du rabbin d’Orléans, à la question de l’antisémitisme, au port du voile dans le sport et au «racisme anti-blanc». Il a notamment estimé que «l’islamisme, aujourd’hui, se comporte comme le fascisme d’hier». Dans de précédentes interventions, Bruno Retailleau a fait référence à un rapport sur les manœuvres des Frères musulmans en France, où l’organisation islamiste mènerait un «entrisme» par infiltration des structures associatives.
Défendant notamment la question polémique de l’interdiction totale du port du voile dans les compétition sportives, le ministre a annoncé, la semaine dernière, qu’il allait «déclassifier» ces informations confidentielles, selon lesquelles la mouvance s’activerait à faire appliquer «la charia» dans le pays.
Depuis plusieurs mois, ce rapport est évoqué sur l’influence des Frères musulmans en France. En décembre dernier, le patron du renseignement territorial, Bertrand Chamoulaud a déclaré au journal Le Monde que «si le courant salafiste tente d’imposer une vision rigoriste des règles de vie, les défenseurs du courant frériste ont un projet plus construit».
Selon lui, cette tendance diffuserait ses idées «par l’entrisme et au moyen d’un discours très lisse», qui «ne préconise pas le recours à la violence pour parvenir à ses fins», mais dont la finalité serait de «faire à terme de la France et de l’Europe un califat en imposant la charia».