Le président français Emmanuel Macron a rejoint la ligne de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu dans les prisons algériennes, estimant que l'Algérie « porte atteinte à sa réputation » en ne libérant pas l'homme arrêté à la mi-novembre.
Macron a déclaré lundi devant les ambassadeurs de France réunis à l'Elysée : « L'Algérie, que nous aimons beaucoup et avec laquelle nous partageons de nombreux enfants et de nombreuses histoires, porte atteinte à sa réputation en empêchant un homme gravement malade de se faire soigner ».
« Nous, qui aimons le peuple algérien et son histoire, exhortons son gouvernement à libérer Boualem Sansal », a-t-il poursuivi, ajoutant que ce « combattant de la liberté… est détenu de manière totalement arbitraire par les responsables algériens ».
Boualem Sansal (75 ans), connu pour ses critiques à l'égard des autorités algériennes, est incarcéré depuis la mi-novembre pour des accusations liées à l'identification de la sécurité de l'État, et a été transféré dans une unité de soins médicaux depuis la mi-décembre.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a évoqué pour la première fois son arrestation le 29 décembre, le qualifiant d'« imposteur envoyé de France ».
L'auteur du livre « 2084 : La fin du monde » a été arrêté le 16 novembre à l'aéroport d'Alger, et inculpé en vertu de l'article 87 bis du Code pénal, qui constitue « un acte terroriste ou subversif (…) tout acte visant la sécurité de l’État, l’unité nationale, l’intégrité territoriale et la stabilité des institutions.
L'Algérie a retiré son ambassadeur de Paris en juillet après que le président français Emmanuel Macron a annoncé son soutien à la proposition marocaine concernant le Sahara marocain, avant de se rendre à Rabat fin octobre dernier pour renforcer les relations bilatérales entre les deux pays.