La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les défenseurs des droits de l’Homme, a interpellé le Maroc à propos d’accusations de «harcèlement, attaques physiques, menaces politiques et surveillance» visant Ali Salem Tamek, président de CODESA, une organisation étroitement liée au Polisario.
Dans sa communication, l’Irlandaise Mary Lawlor a indiqué que «le 21 octobre 2023, des agents de sécurité marocains en civil ont empêché la tenue du premier congrès national du CODESA (Collectif des défenseurs des droits de l’Homme au Sahara occidental), prévu au domicile de M. Tamek à Laâyoune, faute de pouvoir l’organiser dans un lieu public».
«Le 10 octobre 2024, des agents de sécurité marocains ont encerclé la maison de M. Tamek en son absence et auraient vandalisé le boîtier électrique, provoquant une coupure de courant.»
Mary Lawlor
Selon Mme Lawlor, «les faits allégués violeraient, entre autres, les normes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel le Maroc a adhéré le 3 mai 1979. En particulier, l’article 19 garantit le droit à la liberté d’expression, l’article 21 le droit de réunion pacifique, et l’article 12 le droit à la liberté de mouvement».
Dans sa réponse, la mission permanente du Maroc a précisé que «concernant l’allégation d’attaques physiques et de harcèlement, il est important de noter que les images diffusées par les membres du « CODESA » contredisent clairement cette accusation. Ces images montrent de nombreux individus à l’intérieur du domicile de M. Ali Salem Tamek scandant des slogans hostiles, avant de tenter de se rassembler sur la voie publique. L’intervention des forces de l’ordre s’est déroulée conformément à la législation en vigueur, suite aux plaintes des riverains concernant le comportement des participants à cette rencontre».
Les autorités marocaines réfutent catégoriquement l’accusation selon laquelle M. Tamek aurait été soumis à des fouilles restrictives dans les aéroports de Casablanca et de Laâyoune. Elles soulignent que «les assertions formulées dans la communication ne reflètent en rien la réalité». Elles ajoutent que «l’intéressé n’a déposé aucune plainte auprès des instances administratives et judiciaires compétentes pour faire valoir les droits qu’il prétend avoir été violés».