Les déclarations de l’un des parlementaires de l’Union socialiste, qui ont décrit certains dirigeants politiques comme des «patients psychologiques», attachés aux sourires de la moquerie de certains membres de l’équipe socialiste, ont suscité une controverse généralisée dans les milieux politiques et médiatiques. Ce type de discours, qui semble offensant et direct, cache une dynamique psychologique et sociale complexe, qui mérite l’analyse du point de vue de la psychologie sociale, en particulier dans le contexte politique marocain contemporain.
L’utilisation des concepts de santé mentale comme moyen de réduire l’adversaire politique ne représente pas une simple diapositive linguistique, mais plutôt une forme de stigmatisation collective. Les épitoïdes pathologiques portent des connotations négatives dans les représentations sociales, car la maladie mentale est souvent liée à l’instabilité, à la faiblesse et à l’ordinaire. Et lorsque ce type de description est utilisé dans le domaine politique, il vise non seulement les personnes concernées, mais reproduit également un stéréotype envers tous ceux qui souffrent de troubles mentaux et nous renvoient à un stade où le trouble psychologique est considéré comme une stigmatisation cachée et non comprise.
Ce discours renforce ce que la psychologie sociale appelle la logique de la distinction entre les groupes, car la séparation de «nous rationalistes» est établie dans une sorte de polarisation symbolique qui affaiblit la qualité du débat public. Au lieu de s’engager dans un dialogue rationnel basé sur l’argument et la preuve, le différend est réduit à une caractéristique satisfaisante utilisée comme arme symbolique pour éliminer la légitimité.
D’un autre côté, de telles déclarations conduisent à confondre l’image générale de la pratique politique et sape la confiance des citoyens dans les institutions et les lettres officielles. Cela a également un impact négatif sur un large éventail de personnes qui souffrent réellement de troubles mentaux, et ils peuvent ressentir une double exclusion à la suite de leur utilisation de leur souffrance dans les conflits politiques.
Cet incident met en évidence le besoin urgent d’améliorer la qualité du discours politique, que ce soit en termes de langue ou en termes de respect des valeurs humaines dans le débat public. L’utilisation de concepts appartenant au domaine psychologique sans conscience de ses contextes ou de ses charges morales conduit non seulement à un faible niveau de discours, mais contribue également à la légitimité d’une culture de mépris au lieu de consolider la culture de la différence.
La politique, en elle-même, devrait être une arène pour afficher des projets, faire circuler des idées et respecter la dignité humaine. Quant au glissement des discours de stigmatisation et d’attaque, ce n’est pas seulement une indication d’une détérioration qualitative du débat politique, mais aussi d’un véritable danger pour le tissu social et des représentations d’individus sur la santé mentale et démocratique.