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L’importance de la sensibilisation à la vaccination

L’importance de la sensibilisation à la vaccination


En ce mois de janvier, le ministère de la Santé et de la protection sociale a insisté sur le renforcement de la coordination et de la vigilance au niveau local entre les différents départements concernés, afin de converger les efforts de lutte contre la propagation de la rougeole. Une mise à jour du Manuel de surveillance et de riposte à l’épidémie souligne d’ailleurs que «toutes les régions, provinces et préfectures sont désormais affectées et doivent agir en conséquence».

Outre la surveillance épidémiologique accrue, le manuel insiste que «tous les Centres régionaux d’opérations d’urgence en santé publique (CROUSP) et toutes les équipes provinciales d’intervention rapides doivent être activés et en état d’alerte», avec la tenue de réunions hebdomadaires et «une coordination étroite avec les autorités locales et autres intervenants».

Depuis octobre 2023, le Maroc a compté au moins 19 515 cas de rougeole et 107 décès liés au virus. Le 30 décembre dernier, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Amine Tahraoui, a fait savoir que les infections représentaient 52,2 cas pour 100 000 habitants et les morts 0,55%. Les enfants de moins de 12 ans représentent près de la moitié des décès.

Au-delà du suivi des cas d’infections, l’un des piliers de la réponse à la propagation de l’épidémie reste la prévention, à commencer par l’intensification de la campagne vaccinale. Contacté par Yabiladi, le directeur du Laboratoire de virologie à l’Université Hassan II de Casablanca, Moulay Mustapha Ennaji, insiste sur le rattrapage vaccinal et sur le maintien à jour de la vaccination des enfants contre les maladies infantiles. «C’est le seul moyen efficace de lutte contre la rougeole», a insisté le professeur d’enseignement supérieur.

«Le lien de cause à effet est intrinsèque dans les deux sens: si la couverture vaccinale est en recul, c’est parce qu’il y a une réticence croissante vis-à-vis de la vaccination. Des parents sont de plus en plus nombreux à hésiter à emmener leurs enfants aux centres de santé pour recevoir leurs injections, ce qui est une erreur, et cela expose de plus en plus de personnes au risque de contracter le virus et de le répandre.»

Pr. Moulay Mustapha Ennaji

La réticence vaccinale n’est pas la solution

Conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la proportion de la population vaccinée contre la rougeole par rapport à celle ciblée dans l’ensemble doit dépasser les 95%, afin de contenir efficacement la maladie. Autrement, celle-ci peut sévir en faisant des victimes, surtout parmi les plus jeunes enfants. C’est ce qui s’est passé notamment au Maroc, où les stratégies nationales menées depuis les années 1980 ont permis, sur le long terme, de venir à bout de l’épidémie à la fin des années 2010. Mais depuis la crise sanitaire de 2020 liée à la Covid-19, ce taux est repassé en-dessous de la recommandation minimale.

«Jusque-là, la couverture vaccinale a permis de protéger efficacement les enfants. Les réticences face à la vaccination font globalement débat à travers le monde, mais la vaccination reste bien la seule façon pour prévenir et éradiquer la rougeole. Ce vaccin a d’ailleurs fait ses preuves à travers les décennies et les chiffres nous le disent incontestablement», a ajouté Pr. Ennaji auprès de notre rédaction.

Directeur du département d’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé et de la protection sociale, Dr. Mohamed Lyoubi a réitéré, la semaine dernière, les recommandations de l’OMS, rappelant que «la solution pour lutter contre l’épidémie est d’atteindre le niveau de couverture vaccinale où nous étions avant». «Depuis septembre 2023, les cas [au Maroc, ndlr] ont été enregistrés surtout chez des enfants âgés de 18 mois à 12 ans. Ce sont des personnes censées avoir bénéficié du vaccin», a-t-il déclaré à la chaîne 2M.

Selon Pr. Ennaji, quelles que soient les motivations et les raisons de l’hésitation à se faire vacciner, «la couverture recule en conséquences et les résultats sont là». Pour renforcer ce taux, le virologue met en avant les campagnes de rattrapage. A ce titre, il souligne que vu la situation actuelle, toute vaccination de personne n’ayant jamais reçu sa double dose peut aider à résorber la propagation de l’épidémie.

«Les enfants de 18 mois à 12 ans sont principalement concernés par la campagne car ils sont les plus exposés au virus, mais si de jeunes adultes ne sont pas encore vaccinés, ils peuvent se diriger vers les centres de santé et recevoir leurs injections.»

Pr. Moulay Mustapha Ennaji

En cas de doute, un test PCR peut confirmer l’infection, suite à laquelle des mesures de quarantaine restent impératives. «Il faut isoler le patient pour éviter la contagion à son environnement, puis le faire soigner par des antiviraux prescrits par les médecins traitants», indique Pr. Ennaji, qui insiste particulièrement sur la prévention en amont.

«Les services du ministère de la Santé travaillent d’arrache-pied au niveau local, avec les différents acteurs concernés, pour la sensibilisation, la mise en place des campagnes vaccinales et la prise en charge en cas d’infection dans les structures de santé», nous affirme le professeur, qui fait état de cas graves et d’un taux de mortalité important chez les enfants de moins de 12 ans.

Dans ce sens, le virologue rappelle que la vaccination contre la rougeole reste gratuite dans les structures de santé publique et dans le cadre de la campagne menée par le département de tutelle.

Caractéristiques de la rougeole et vaccination

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe la rougeole parmi les maladies virales très contagieuses et graves, qui se transmet par voie aérienne. Le virus peut provoquer «des complications sévères» entraînant la mort des plus jeunes patients. L’instance onusienne souligne que la vaccination «a permis d’éviter plus de 60 millions de décès entre 2000 et 2023».

Malgré ce vaccin sûr, le nombre de décès à cause du virus à travers le monde est estimé à 107 500 en 2023. Une grande partie de ces morts est comptée surtout chez les enfants de moins de cinq ans non vaccinés ou sous-vaccinés, d’où l’impératif de rattraper la deuxième dose vaccinale, pour une efficacité complète.

Confirmant le constat global de recul de la couverture vaccinale, l’OMS retient que «la proportion d’enfants ayant reçu une première dose de vaccin antirougeoleux était de 83% en 2023, bien en deçà des 86% enregistrés en 2019».

L’organisation mondiale décrit un virus qui touche l’appareil respiratoire, «puis se propage dans tout l’organisme». Elle se manifeste par «une forte fièvre, une toux, un écoulement nasal et une éruption cutanée sur tout le corps». Dans ce sens, l’OMS insiste sur la vaccination comme étant «le meilleur moyen d’éviter de contracter ou de la transmettre la rougeole».

En chiffres, avec l’introduction du vaccin contre la rougeole à travers le monde, à partir de 1963, «on enregistrait tous les deux ou trois ans d’importantes épidémies qui pouvaient causer environ 2,6 millions de décès chaque année».





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