Une attaque des plus incongrues. Ce lundi, la députée européenne du Rassemblement National (RN), Malika Sorel, a ouvertement critiqué la ministre de la Culture, Rachida Dati, en raison d’une photo prise dans son bureau, où apparaît une femme voilée. Un prétexte qui a rapidement pris une tournure politique et identitaire, d’autant plus que la ministre, en déplacement à Laâyoune, venait de marquer symboliquement la reconnaissance française de la souveraineté marocaine sur le Sahara.
Dans un tweet où elle partageait un article sur la visite de Rachida Dati dans les provinces sahariennes, Malika Sorel s’est indignée de la présence d’un portrait représentant une femme voilée dans le bureau de la ministre de la Culture. La photo en question s’avère être celle de la mère de Rachida Dati. La polémique, suintant l’islamophobie, a immédiatement suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes ont dénoncé une attaque personnelle déplacée.
C’est sa mère…. Lamentable. https://t.co/KPhJBUCot1
— Robin (@GabRobin31) February 17, 2025
Mais au-delà de la question religieuse, le timing de cette critique interroge. En s’attaquant frontalement à Rachida Dati le jour même de son déplacement à Laâyoune, Malika Sorel choisit de placer un coup de projecteur dans un contexte plus large, où les rapports franco-marocains sont scrutés de près. Depuis la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara par Emmanuel Macron et son gouvernement, les relations franco-algériennes sont particulièrement tendues, notamment depuis la mobilisation d’influenceurs algériens pour déstabiliser la France.
Pourtant, le RN s’est montré favorable à la marocanité du Sahara occidental bien avant le président Macron. Dès lors, plusieurs observateurs n’ont pas manqué de souligner que cette prise de position de Malika Sorel pourrait être motivée par des considérations personnelles liées à son origine algérienne.