Le 1er octobre, le secrétaire général des Nations unies a remis au Conseil de sécurité son nouveau rapport sur la question du Sahara. Dans le document de 18 pages, consulté par Yabiladi, Antonio Guterres note que «la situation au Sahara occidental continue d’être marquée par des tensions et des hostilités de faible intensité entre le Maroc et le Front Polisario». Le Portugais a reconnu que le processus politique n’a pas réalisé de «progrès, malgré les efforts continus de [son] Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura».
Dans son résumé des moments phares ayant suivi l’adoption de la résolution 2703, le 31 octobre 2023 par le Conseil de sécurité, le secrétaire général a notamment rappelé la reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et la réaction de l’Algérie, l’ouverture du consulat du Tchad à Dakhla, et enfin sa rencontre avec le chef du Polisario, le 31 août à Dili au Timor oriental.
Dans le paragraphe 12, Guterres a abordé la «situation sur le terrain», soulignant que «la MINURSO continue de recevoir des informations faisant état de tirs présumés du Front POLISARIO contre des unités des Forces armées royales (FAR) sur le mur des Sables ou à proximité, ainsi que de frappes qui auraient été menées par des drones des FAR à l’est du Mur». Ces incidents «signalés à la MINURSO par les parties se concentrent dans la région nord, près de Mahbas, et la région sud-est, près de Mijek». Le Portugais a reconnu que «la MINURSO n’est pas en mesure de confirmer le nombre et le lieu des tirs signalés, et leur impact continue de faire l’objet de revendications divergentes de la part des parties».
Le secrétaire général a révélé, dans le paragraphe 13, qu’après avoir visité des sites adjacents au mur de Sables, la MINURSO a constaté «des traces d’obus de mortier et d’artillerie explosés (…) la plupart des tirs vérifiés par la MINURSO ont atterri dans des zones reculées, sans causer de dégâts significatifs».
Un passage qui contredit les communiqués quotidiens du Polisario, saluant les «pertes subies par les FAR», suite aux attaques de ses éléments armés.
Le Polisario continue d’interdire les vols de la MINURSO
Le secrétaire général informe, dans le paragraphe 22, que la mission onusienne «a également enquêté sur les présumées frappes aériennes à l’est du mur des Sables. La plupart des frappes ayant fait l’objet d’une enquête ont causé des pertes humaines et des dégâts matériels. La zone la plus ciblée est située à proximité du point d’observation de Mijek».
Antonio Guterres a indiqué qu’entre octobre 2023 et août 2024, les casques bleus ont effectué «9 049 visites au quartier général, aux unités, aux sous-unités, aux bases arrière et aux postes d’observation des FAR. Pour leur sécurité, les observateurs militaires des Nations unies ont continué d’être conseillés par le Maroc de ne pas visiter les unités avancées sans escorte des FAR». La MINURSO a réalisé, durant la même période, «140 vols de reconnaissance aérienne» des positions tenues par les Forces armées royales.
En revanche, «à l’est du mur de sable, la MINURSO a effectué un total de 1 392 patrouilles couvrant une zone de 46 597 kilomètres. Toutefois, le Front POLISARIO continue de limiter les mouvements de la MINURSO à une distance de 20 kilomètres de chaque point d’observation (…) Les vols de reconnaissance par hélicoptère ne sont pas autorisés à l’est du mur des Sables depuis novembre 2020», lit-on encore dans le rapport du secrétaire général de l’ONU.
Antonio Guterres a déploré, dans le paragraphe 43, le refus du Polisario de rencontrer le commandant des forces de la MINURSO. «Toutes les communications se font par correspondance écrite». Néanmoins, il s’est félicité de la reprise en 2024 de contacts avec «des officiers de liaison du Front POLISARIO». Des rencontres réalisées dans les points d’observation de la MINURSO à Agounit, Bir Lahlou et Mijek, a précisé le secrétaire général.
Le Conseil de sécurité doit examiner le rapport d’Antonio Guterres, dans les semaines à venir.