Les organisations syndicales et professionnelles du secteur de la presse et de l’édition ont tenu une réunion, mercredi, avec la direction de la Confédération démocratique du travail (CDT) au siège de l’organisation à Casablanca. Cette rencontre présidée par le secrétaire général Abdelkader Zaïr et rassemblant les présidents et secrétaires généraux des diverses structures a permis de mettre en avant «les atteintes à l’institution de l’autorégulation de la profession par le gouvernement, à travers l’adoption de dispositions perpétuant division et exclusion de larges représentations», selon un communiqué.
Ces dispositions se trouvent notamment dans le projet de loi 26.25 portant réorganisation du Conseil national de la presse (CNP). Les instances professionnelles et syndicales appellent à leur retrait au niveau de la Chambre des conseillers, ou au report du débat approfondi dont elles devront faire l’objet. En effet, elles ont souligné la nécessité de renvoyer cette mouture au dialogue social sectoriel, afin de parvenir à un consensus.
Les structures pointent également une «approche économique et des mécanismes de contrôle» contraignants, mettant mal notamment «l’organisation syndicale, le pluralisme, la justice représentative, la parité et la transparence», en contradiction avec les exigences de la Constitution, du Code de la presse et de l’édition, des conventions professionnelles, de la déontologie et des engagements internationaux du Maroc en matière de libertés syndicales et de représentation professionnelle.
A ce titre, Abdelkader Zaïr a salué la mobilisation des organisations syndicales et professionnelles contre la mise à mal de l’autorégulation du secteur. Dans ce sens, il a tenu le gouvernement responsable d’un retour en arrière, tout en estimant anticonstitutionnelle une telle approche. Dans le même contexte, la réunion a abordé le mémorandum du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) sur l’autorégulation, le qualifiant de positif.
Par ailleurs, la délégation des structures réunies a salué les observations et propositions contenues dans le mémorandum de l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH), en attendant l’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et les conclusions de la journée d’étude organisée par la Chambre des conseillers sur le texte.
Les organisations syndicales et professionnelles participantes à la réunion ont été le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), la Fédération nationale du journalisme, des médias et de la communication (FENAJIC) affiliée à l’UMT, le Syndicat national des médias et de la presse (CDT) et la Confédération marocaine des éditeurs de journaux et de médias électroniques (CMEJME).