L’Association de coopération maroco-néerlandaise (SMN) aux Pays-Bas a lancé, dimanche, une campagne pour encourager davantage de citoyens binationaux à voter lors des prochaines élections législatives anticipées du 29 octobre 2025. «Depuis des années, nous constatons que la participation dans notre communauté est très faible», a déclaré Habib el Kaddouri de la SMN, lors du lancement de l’initiative à Utrecht.
Selon lui, le climat politique n’a fait qu’accentuer cette problématique. «Le climat politique est délétère pour de nombreux Néerlandais marocains. La confiance a été entamée. Ces dernières années», a-t-il expliqué, faisant état de déclarations et de lois adoptées ayant poussé les binationaux à batte en retraite de l’arène publique.
Pour changer cette situation, la campagne de la SMN prévoit des vidéos sur les réseaux sociaux à partir du 1er octobre, sous le hashtag #pakjestemterug. Un podcast s’y ajoute, outre des rassemblements publics à travers le pays, pour encourager la participation des électeurs. «Si vous ne votez pas, vous laissez en réalité la place à des partis qui ne prennent pas vos droits et intérêts au sérieux», a insisté El Kaddouri. Derrière cette initiative, il espère «inciter les gens à voter (…) quel que soit le parti, pour marquer sa participation à la démocratie».
Bien que le Conseil électoral néerlandais ne publie pas les chiffres de participation par groupe, des recherches montrent que les personnes issues de l’immigration se nettement moins souvent aux urnes que les autres électeurs. «Parmi les Néerlandais d’origine surinamaise ou marocaine, la participation est inférieure à la moyenne», a noté Lucas Vermeulen, professeur associé de sciences politiques à l’Université d’Amsterdam, lors d’une interview avec NOS. Une des raisons, a-t-il suggéré, est le manque de représentation.
«Beaucoup de gens ont l’impression de ne pas ressentir d’appartenance. Ils voient des politiciens qui sont anti-islam ou qui excluent des personnes et ils ne veulent pas avoir à faire avec cela. Pourtant, une démocratie ne fonctionne que lorsque tout le monde participe», a-t-il expliqué.