Ces flux financiers, qui dépassent constamment les investissements directs étrangers (IDE), constituent un pilier fondamental de l’économie marocaine, représentant 8,2 % du PIB du pays. Leur importance a été particulièrement importante en 2023, notamment après le séisme d’Al Haouz, où les envois de fonds ont joué un rôle crucial dans le soutien aux populations sinistrées, rappelle le journal l’Économiste.
Les données de la Banque mondiale confirment la nature contracyclique des envois de fonds, qui augmentent généralement en période de crise dans les pays d’origine des migrants. Cette tendance s’est vérifiée en 2023, malgré un contexte économique global marqué par le ralentissement de la croissance dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG).
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Malgré cette conjoncture défavorable, les envois de fonds vers la région MENA devraient afficher une hausse modérée de 4,3 % en 2024, suivie d’une nouvelle progression de 5,5 % en 2025. Cette résilience s’explique en partie par l’unification des taux de change en Égypte en mars 2024, qui a entraîné un rebond des flux officiels vers ce pays.
Si les envois de fonds constituent une source de financement essentielle pour les pays en développement, leur coût reste encore trop élevé. En 2023, le coût moyen d’envoi de 200 dollars vers la région MENA s’est établi à 6,2 %, contre 6,7 % l’année précédente. Des efforts doivent donc être déployés pour réduire ces frais et rendre les transferts de fonds plus accessibles aux migrants. La question a été à maintes reprises abordée par les autorités marocaines, mais rien de concret n’a été décidé jusqu’à maintenant.
En 2023, les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 656 milliards de dollars, dépassant les investissements étrangers directs et l’aide publique au développement. Ces flux financiers ont joué un rôle vital en soutenant le compte courant de nombreux pays confrontés à l’insécurité alimentaire et aux problèmes d’endettement.