Cette mission « cible particulièrement les citoyens marocains concernés par l’opération, non seulement ceux résidant à l’étranger, mais aussi ceux résidant au Maroc et disposant de biens financiers, de propriétés ou d’actifs situés à l’étranger », explique une source de l’Office des changes auprès de Hespress, précisant que « la déclaration et la régularisation automatique s’accélèrent au cours des trois derniers mois de chaque année », ce qui a poussé le Bureau des Changes à intensifier ses efforts de sensibilisation.
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Dans un récent communiqué, l’Office avait indiqué qu’en plus de ses actions de sensibilisation à l’intérieur du royaume, elle s’activait également au niveau international, avec ses partenaires à l’étranger, « afin de réussir l’opération de régularisation automatique des biens et actifs situés à l’étranger », rappelant à « toutes les institutions financières et aux personnes concernées que l’Opération Régularisation Spontanée 2024, qui se termine le 31 décembre 2024, représente une opportunité pour régulariser les biens et actifs situés à l’étranger ».
« L’ouverture de l’Office des changes aux institutions financières et bancaires à l’étranger pour sensibiliser à l’importance et à la nécessité de la déclaration spontanée des biens et actifs à l’extérieur du Maroc s’inscrit dans le cadre des efforts visant à faire connaître cette opération, qui permet aux institutions de s’y engager », a déclaré pour sa part, Abderrazak Elhiri, analyste économique, soulignant « la nécessité pour les personnes concernées de déclarer spontanément leurs biens, car cela permet de rendre leurs possessions à l’étranger plus légitimes ».
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Cette opération vise à « soutenir les efforts du Royaume dans la lutte contre le blanchiment d’argent, lequel a des effets négatifs sur l’économie nationale, ainsi que des répercussions négatives sur le classement mondial du Maroc », a ajouté Elhiri. « Cette déclaration des biens à l’étranger permettra à l’État d’engranger des recettes fiscales importantes qui seront utilisées pour financer des dépenses publiques en forte augmentation ; surtout que les besoins en services publics sont en nette croissance », a affirmé de son côté un professeur d’économie à l’université de Fès.
Tout en saluant cette initiative, l’analyste financier et chercheur économique El Mehdi Fakir fait observer que « la régularisation spontanée ne concerne pas uniquement l’administration marocaine, qui reste soumise à un devoir de réserve dans ce type de dossiers ; mais la faible interaction que pourrait enregistrer l’engagement volontaire des personnes déclarant leurs biens à l’étranger est une responsabilité partagée entre les différents acteurs et forces de médiation, et non la faute de l’administration ou de la loi qui est claire et simplifie les procédures de régularisation et de décharge des obligations financières ».