La première étude nationale quantitative visant à suivre les perceptions et les connaissances des citoyens marocains sur le changement climatique, la durabilité et l’engagement environnemental a été publiée récemment. L’Indice vert 2025, produit dans le cadre du projet Diraya avec le soutien du Centre de recherches pour le développement international et en partenariat avec l’Initiative de réforme arabe, offre un aperçu complet basé sur des données de terrain recueillies auprès d’un échantillon représentatif de 1 015 répondants.
Le rapport a révélé un haut niveau de sensibilisation du public marocain aux dangers du dérèglement climatique. 78% considèrent la «menace réelle» pour le Maroc. Cette perception s’explique par des expériences directes, dont les périodes de sécheresse prolongée, les températures élevées et les événements météorologiques extrêmes.
Pour autant, cette sensibilisation ne se traduit pas nécessairement par une connaissance approfondie ou une participation active. En effet, 63% des répondants disent avoir une connaissance «modérée» ou connaître «quelque peu» les questions environnementales et du changement climatique. Par ailleurs, 52% ont admis ne pas être au courant des lois et des politiques environnementales existantes.
Concernant les sources d’information, les réseaux sociaux (33%) et la télévision (27%) sont en tête des canaux sur lesquels les sondés comptent pour en savoir plus sur les questions environnementales, ce qui souligne le rôle crucial des médias traditionnels et numériques dans la prise de conscience sur le sujet.
Les défis environnementaux les plus pressants au Maroc
Les résultats ont également montré que la sécheresse et les précipitations rares sont considérées comme les problématiques environnementales les plus urgentes, pour 47% des répondants. De leur côté, 32% s’attendent à ce que ce défi reste le plus sévère au cours des cinq prochaines années. Globalement, les réponses traduisent une profonde inquiétude quant à la rareté des ressources hydriques.
Dans un autre registre, les répondants estiment que l’action climatique est une responsabilité partagée entre les individus et les familles (28%), le gouvernement (24 %) et le secteur industriel (16%). Les principales causes des problèmes environnementaux sont attribuées à un manque de sensibilisation (37%) et à l’inefficacité des politiques gouvernementales (18%).
Le rapport a mis en évidence un écart dans la participation civique organisée. En effet, seuls 18% disent avoir participé à des activités environnementales, au cours des cinq dernières années. Les principaux freins incluent le manque d’activités à proximité du lieu de résidence (40%) et le manque de temps (28%), tandis que 3% ont cité la faible priorité de la question comme raison de leur non-participation.
Malgré la faible participation actuelle, 63% des répondants ont exprimé une forte volonté de s’engager dans ce sens, tandis que 28% ont montré une volonté modérée. Pour améliorer la participation, les répondants ont appelé à la disponibilité d’initiatives locales et d’opportunités de bénévolat (28%), à des campagnes de sensibilisation et d’éducation (20%), ainsi qu’à un plus grand soutien gouvernemental (20%).