Dans ce rapport adressé au roi Mohammed VI, la Banque centrale note une progression significative de l’emploi salarié de 2,1 % par an entre 1999 et 2023, contre 0,8 % pour l’emploi total. L’année dernière, l’emploi salarié a connu une hausse de 10,4 % en milieu urbain comme rural. En 2023, sur les 10,6 millions d’actifs occupés, 6,2 millions, soit 58,9 %, sont des salariés, indique le rapport de BAM, soulignant que les travailleurs indépendants (3,2 millions, soit 30,1 %) et les aides familiales et les apprentis (près de 1,2 million, soit 10,8 %) constituent la part restante. En milieu urbain, 71,1 % des emplois sont salariés contre 39,9 % en milieu rural. Ce taux est légèrement en hausse chez les hommes (59,3 %) que chez les femmes (57,4 %), détaille le document.
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Malgré cette hausse notable, le taux d’emploi salarié au Maroc (52,6 %), reste bas par rapport à celui des pays comme la Turquie (70,7 %), l’Égypte et la Tunisie (73,7 %), et l’Espagne (84,6 %), selon les données de l’Organisation internationale du travail (OIT) citées par le rapport qui évoque également les conditions de travail des salariés marocains. En 2023, 51,9 % des salariés ont travaillé sans contrat, 54,2 % sans une couverture médicale, et seulement 44,4 % étaient affiliés à un régime de retraite, souligne le rapport, révélant par ailleurs que 97,6 % des salariés ont confié ne pas avoir été envoyés en formation par leur employeur au cours des douze derniers mois.
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Ces conditions préoccupantes de travail n’inquiètent pas pour autant les Marocains chômeurs qui continuent de préférer un emploi salarié à l’auto-emploi. Dans son rapport, la BAM, citant les données de l’enquête nationale sur l’emploi de 2019, indique que 71,9 % des chômeurs, notamment les femmes (78,3 %) et les diplômés de l’enseignement supérieur (78,7 %), ont une préférence pour l’emploi salarié. Une tendance qui met en évidence le faible intérêt pour l’entreprenariat, en dépit de la création, depuis 2015, du statut de l’auto-entrepreneur. De 406 000 à fin 2022, le nombre d’auto-entrepreneurs a chuté à 396 000 à fin novembre 2023. Pourtant, la création de ce statut vise à réduire l’économie informelle et le chômage, avec la clé des incitations fiscales.