Le président de l’Association des hommes d’affaires de Melilla, Enrique Alcoba Ruiz, a vivement critiqué la réouverture des douanes commerciales avec le Maroc, qualifiant cette initiative de simple «mascarade». Selon lui, le passage frontalier n’est pas réellement opérationnel depuis l’annonce de sa réactivation le 16 septembre, à la suite de l’opération «Marhaba».
Alcoba a expliqué que les entrepreneurs locaux sont dans l’incapacité d’utiliser les douanes en raison d’un «manque de garanties légales». Il a souligné que la situation actuelle «n’a rien à voir avec ce qui existait avant la fermeture par le Maroc en août 2018, après plus d’un siècle de fonctionnement».
Le responsable espagnol a dénoncé ce qu’il considère comme des «promesses fallacieuses et purement symboliques», en précisant que les exportations se limitent à de petits envois d’appareils électroménagers ou de fruits. Il accuse l’Espagne de «céder aux intérêts marocains au détriment de Melilla».
Il a également fustigé l’absence de réciprocité dans le commerce, déclarant : «Du Maroc vers Melilla et Ceuta, tous les produits passent sans encombre, tandis que les autorités marocaines saisissent toute marchandise ou cadeau allant dans le sens inverse.»
Alcoba a rappelé que les réunions et engagements depuis 2018, y compris les déclarations du Premier ministre Pedro Sánchez et du ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares en 2022, n’ont pas permis une véritable réouverture.
Il a conclu en appelant à la transparence sur les accords passés avec le Maroc dans le cadre de la «feuille de route bilatérale», exhortant le ministre des Affaires étrangères à «expliquer directement les faits aux citoyens de Ceuta et Melilla».