La Coordination nationale des familles des Marocains détenus en Syrie et en Irak a lancé un appel au roi Mohammed VI et aux différents responsables dans le pays, pour obtenir le rapatriement de leurs proches, qui se trouvent en zone de conflit. Dans un communiqué publié quelques jours après la chute du régime El-Assad, l’instance a imploré les décideurs de «faire preuve de compassion» envers les concitoyens «qui sont dans une situation désastreuse» là-bas, surtout les femmes et les enfants «qui se trouvent dans des conditions de vie inhumaines, après avoir été trompés».
Dans le même sens, la coordination a fait état de contacts avec les ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Justice, ainsi que le cabinet du chef du gouvernement au Maroc, pour envisager «des mesures immédiates à même de sauver leurs proches». A ce titre, l’instance a exhorté l’exécutif de mettre cette question à l’ordre de ses «priorités absolues», considérant que «chaque retard sur la prise d’actions aggrave les souffrances et revêt la lourde responsabilité morale de nous tous». A cet effet, la coordination a préconisé une intervention rapide pour faire revenir les ressortissants «chez eux, là où ils pourront vivre dans la sécurité et dans la dignité».
Selon les estimations du Bureau central des enquêtes judiciaires (BCIJ) entre 2011 et 2022, 1 663 personnes ont quitté le Maroc pour se rendre en Syrie et en Irak, dans le but de rejoindre divers groupes jihadistes. Parmi elles, 1 062 ont rallié Daech, dont 747 sont décédées, 251 ont été détenues en Syrie et en Irak et 270 sont revenues au royaume.
Les estimations sur la même période font état de 291 femmes ayant accompagné ces jihadistes en Syrie et en Irak. Beaucoup ont eu des enfants une fois installées là-bas et une centaine sont rentrées au Maroc, tandis que 136 femmes et 630 mineurs restent détenus dans la région.
Parmi les jihadistes revenants, près de la moitié ont été jugés pour leur engagement dans des zones de conflit, ce qui est passible de dix ans de prison.