Les exportateurs de dattes algériens sont confrontés à l’inaccessibilité du marché marocain, qui reste pourtant le principal importateur mondial (2eme après l’Inde en 2023), surtout à l’approche du mois de ramadan. Parmi eux, Ahmed Mayof a confié à Fresh Plaza sa résignation de «ne pas exporter vers le Maroc cette saison». Selon lui, la forte demande reste bloquée par une situation politique qui s’avère être un réel barrage aux échanges commerciaux. Et le problème vient principalement de l’Algérie. «Nous ne pouvons même pas commencer les procédures d’expédition, car les banques refusent les contrats», a-t-il déclaré à la même source.
Le 24 août 2021, Alger a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, ce qui a compliqué les opérations économiques et commerciales vers le royaume. «Il est également impossible de réexporter vers le Maroc via la Tunisie, ce qui se faisait auparavant. Les douanes tunisiennes empêchent l’entrée des dattes algériennes deglet nour pour protéger leur production locale», a poursuivi Mayof.
Sur fond de tensions, une campagne prônant le boycott des dattes de l’Algérie circule sur les réseaux sociaux au Maroc, alimentée par le pourissement du climat politique entre les deux pays. Cette situation a profité aux producteurs émiratis, égyptiens et tunisiens.
Considérées comme des alternatives de qualité, les dattes d’Égypte et de Tunisie ont connu des niveaux record d’importations au Maroc. Fin décembre 2024, le Maroc est devenu la principale destination pour 19,7 % des cargaisons exportées par la Tunisie, dépassant largement l’Italie à 7,5 % et la Turquie à 6,8 %.
«Poussées par la demande marocaine, les exportations tunisiennes ont augmenté de 11,4 % en revenus d’ici fin décembre 2024, atteignant 342,2 millions de dinars (MD)», selon l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI).