Le ministre algérien des Affaires étrangères est sur un siège éjectable. L’homme présenté, lors de sa nomination le 16 mars 2023, par les médias algériens de «diplomatie chevronné», collectionne les échecs. Il n’a pu mettre fin aux réussites diplomatiques du Maroc sur la question du Sahara en Afrique et en Europe.
Ses nombreux déplacements dans les pays européens où le royaume a réalisé des percées, se sont avérés vains. En témoigne la reconnaissance par la Serbie de la marocanité du Sahara, actée le 26 juin 2023, seulement cinq jours après sa visite à Belgrade. Le même scénario s’est répété avec l’Allemagne. Le 23 juin 2023, Attaf plaidait les positions du Polisario à Berlin lors d’une rencontre avec son homologue allemande. Ce qui n’a pas empêché l’Allemagne, le 6 juillet, de réitérer son soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara.
Après ces revers en Europe, Ahmed Attaf a fait le forcing auprès des alliés traditionnels du royaume en Afrique, à savoir le Sénégal, le Malawi, la Sierra Leone et la Centrafrique. Des Etats ayant tous ouverts des consulats à Dakhla ou Laayoune.
Le ministre n’a pu non plus réussi à convaincre le Tchad d’inaugurer un consulat à Dakhla, alors qu’il avait abordé ce sujet avec son homologue tchadien au moins à trois reprises : en octobre 2023 à Alger, en février 2024 à Addis-Abeba en marge du sommet de l’Union africaine et en juillet dernier à Accra au Ghana lors d’une session du conseil exécutif de l’UA.
Ces échecs ont pavé la route du limogeage d’Ahmed Attaf. Après les élections présidentielles du 7 septembre en Algérie, le prochain chef d’Etat formera un nouveau gouvernement.
Depuis la nomination, le 5 avril 2017, de Nasser Bourita à la tête de la diplomatie marocaine, l’Algérie a connu la désignation de cinq ministres des Affaires étrangères : Ramtane Lamamra (2013 – 2017), Abdelkader Messahel (2017 – 2019), Sabri Boukadoum (2019 – 2021), Ramatane Lamamra (2021 – 2023) et enfin Ahmed Attaf.