« Sans exagérer, je dirai que j’ai demandé à être démis de la présidence du gouvernement environ cinq ou six fois… », a déclaré Benkirane, lors du rassemblement des jeunes de son parti à Bouznika le week-end dernier. Il a affirmé avoir demandé à partir après l’éclatement de l’affaire de cahiers de charge des chaînes publiques sous le ministre Mustapha El Khalfi.
Le secrétaire général du PJD rappelle que cette affaire « avait fait grand bruit et Sa Majesté m’a convoqué, moi, Si Baha et Si El Khalfi… Et vous savez, la maison du Makhzen quand l’autorité est présente… J’ai dit au roi à ce moment-là : « Je suis prêt à partir, Sire »… Et Sa Majesté m’a dit : « Non, Si Benkirane, ne pars pas »… Il me l’a dit plus d’une fois… Il m’a dit : « Si tu pars, la Constitution va tomber »… ».
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Benkirane a également révélé les dessous de sa nomination manquée en tant que chef du gouvernement islamiste pour la deuxième fois. « On a mené contre moi un blocage pendant longtemps… Et on m’a proposé de lever le blocage et de former le gouvernement… Mais j’ai répondu à mon interlocuteur : ces conditions, je ne les accepterai pas… Et pour cette raison, j’ai été démis de la présidence du gouvernement… », a-t-il confié.
L’ancien Chef du gouvernement a ajouté avoir exprimé son opposition sur certains sujets d’intérêt comme la signature de l’accord de normalisation, ou la loi-cadre sur l’éducation, qui a été finalement adoptée sous le gouvernement d’El Othmani. « Cette loi-cadre est une honte pour le Parti de la justice et du développement, pour toujours, tant qu’elle n’est pas corrigée politiquement », a-t-il insisté.