Le 25 août, le ministère de l’Agriculture a annoncé que «le Maroc a enregistré une augmentation du nombre de têtes de bétail, avec un total de 32 832 573, selon les résultats d’un recensement national mené entre le 26 juin et le 11 août». Ces chiffres ont été accueillis avec scepticisme.
Ce mercredi, Rachid Hammouni, président du groupe des députés du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), a demandé la tenue d’une réunion urgente de la Commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants, en présence du ministre de l’Agriculture, pour discuter «des problèmes liés aux statistiques et au soutien pour la reconstitution du cheptel national».
«Il est impératif que la Chambre des représentants examine les récents développements et irrégularités concernant la reconstitution du cheptel national, ainsi que les différentes formes de soutien associées, à la lumière des nouvelles mesures pertinentes, des statistiques récemment publiées sur le nombre de têtes de bétail, et des récentes décisions concernant la suspension des exonérations fiscales et douanières sur l’importation d’ovins et de caprins, tout en excluant les bovins de cette décision», a-t-il plaidé dans sa requête adressée au président de la Commission des secteurs productifs.
Les doutes de l’Istiqlal
Hammouni a souligné «l’écart très important révélé par le nouveau recensement national du cheptel par rapport aux données fournies par le gouvernement il y a quelques mois». Il a insisté sur la nécessité d’évaluer concrètement l’impact et les véritables raisons de cet écart significatif pour éviter la répétition des mêmes erreurs et irrégularités, et pour en tirer les conséquences nécessaires en termes de décisions à prendre.
En effet, le 25 août, le ministère a révélé que le Maroc compte : 23 158 248 moutons (dont 16 348 449 femelles), 7 474 172 chèvres (dont 5 293 805 femelles), 2 094 109 bovins (dont 1 556 842 femelles) et 106 044 chameaux (dont 91 432 femelles). Pourtant, le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari du RNI, avait indiqué lors d’un point de presse le 14 février 2025, que «le cheptel bovin et ovin marocain a chuté de 38 %».
La demande du député du PPS a été précédée par des interrogations du Parti de l’Istiqlal, membre de la majorité gouvernementale. Le quotidien Al Alam, organe de presse du PI, a souligné le 28 août dans un article signé par son directeur de publication, Abdellah Bekkali, également ancien député, que les chiffres fournis le 25 août par le ministère de l’Agriculture «soulèvent des questions brûlantes et nécessitent, par conséquent, des réponses convaincantes».
Suite à cet article, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Redouane Arrach, nommé en janvier 2022, est apparu la semaine dernière au journal télévisé du soir de la chaîne Al Aoula pour évoquer une «légère reconstitution du cheptel marocain». Il a déploré le «déficit» enregistré dans les nombres de chameaux et de vaches.
Le gouvernement a toute latitude pour accepter ou rejeter la demande du président du groupe des députés du PPS.