Dans une nouvelle escalade qui témoigne de la tension dans les relations entre les avocats et le ministère de la Justice, les avocats marocains ont décidé de boycotter les audiences pénales pendant deux semaines, à compter du lundi 7 octobre 2024. Cette décision ne se limite pas seulement au boycott, mais comprend également l'organisation de manifestations hebdomadaires devant les différents tribunaux du Royaume pour exprimer leur mécontentement face à la situation de crise dans le secteur judiciaire.
Selon un communiqué de l'Association des Barreaux du Maroc, le boycott s'étend aux audiences pénales et aux procès pendant une période de deux semaines, à l'exception des cas qui nécessitent une intervention urgente en raison de leur lien avec des délais précis. L'association a estimé que cette démarche s'inscrit dans le cadre de « la situation critique du secteur judiciaire dans notre pays, son impact négatif sur les conditions de travail des avocats et son impact direct sur l'exercice normal de leurs fonctions ».
L'Association des ordres d'avocats a vivement critiqué ce qu'elle a qualifié d'« indifférence » du gouvernement à l'égard de la situation actuelle et son incapacité à chercher sérieusement des solutions appropriées pour sortir le secteur de la crise. L’association a indiqué que le dialogue avec le gouvernement était « tronqué et improductif », ce qui a conduit à un retour à la protestation comme option inévitable, tout en adhérant à la voie progressiste de lutte pour défendre et protéger la profession.
Ce boycott devrait perturber et reporter un grand nombre d'affaires pénales, ce qui jettera une ombre sur le cours de la justice et sur les droits des justiciables en attente du jugement de leur affaire. Le boycott des fonds judiciaires affectera également les procédures financières liées aux procès, ce qui augmentera la complexité des affaires et entraînera une accumulation de dossiers.
Cette décision a suscité une large controverse au sein des cercles judiciaires, car certains intéressés par les affaires juridiques ont exprimé leurs craintes que le boycott puisse conduire à une paralysie temporaire des tribunaux et perturber les intérêts des citoyens. D’autres ont estimé que les revendications des avocats étaient légitimes au vu des pressions auxquelles ils sont confrontés, soulignant la nécessité d’ouvrir un dialogue sérieux entre les avocats et les autorités compétentes pour parvenir à des solutions qui satisfassent toutes les parties.