A Fnideq et ses environs, les autorités marocaines ont été en alerte, ce week-end, suite à la multiplication des appels sur les réseaux sociaux pour des rassemblements, en vue de franchir la clôture avec Ceuta, dimanche 15 septembre.
Lundi dernier, les autorités de la ville de Tétouan ont déjà arrêté un individu, pour son implication présumée dans la diffusion de fausses informations et de contenus incitant à organiser une initiative de migration irrégulière.
Au cours des deux derniers jours, des centaines de personnes ont afflué vers Fnideq et ses alentours, avant d’être rejoints par d’autres migrants issus de divers pays d’Afrique subsaharienne. Dimanche, des affrontements se sont produits avec les membres des forces publiques, qui ont intensifié leur présence au passage de Bab Ceuta, dans les forêts de Belyounech et le long de la clôture avec Ceuta, ainsi que dans différents quartiers de la ville de Fnideq.
Certaines de nos sources ont confirmé l’arrestation de nombreux migrants et leur éloignement vers d’autres villes, à bord de bus. Les barrières de contrôle ont également été renforcées, au niveau des axes routiers menant à la ville de Fnideq.
Dimanche également, le corps d’un jeune homme tentant de rallier Ceuta à la nage a été repêché. Son identité est encore inconnue, mais la dépouille a été transféré à la morgue de l’hôpital régional de Tétouan, pour les suites des procédures dans ce sens.
Les autorités espagnoles renforcent la surveillance frontalière
De l’autre côté de la frontière, les membres de la Garde civile et de la Police nationale espagnole ont renforcé leur présence le long de la partie frontalière, avec des hélicoptères pour surveiller la clôture.
La délégation du gouvernement à Ceuta a confirmé, dimanche, que la décision de «fermer par intermittence» le poste de Trajal avait été prise, avec la «pleine» coopération entre les gouvernements espagnol et marocain depuis des jours, afin de contrôler les mouvements migratoires.
A Ceuta, Juan Vivas a ainsi tenté de rassurer les habitants en appelant au calme, face à une «situation tendue et compliquée à la frontière en raison des tentatives d’entrée en provenance du Maroc, prévues dimanche via les réseaux sociaux». Par ailleurs, il a souligné la pleine confiance dans la sécurité et en les forces des deux côtés de la frontière.
Les médias locaux ont indiqué que la situation était «sous contrôle grâce au déploiement des forces de sécurité marocaines qui interviennent pour empêcher l’entrée». Mais selon les mêmes sources, les ressortissants restent «toujours dispersés dans les montagnes et continueront à tenter d’entrer par tous les moyens».
De son côté, l’association «Justice pour la Garde Civile» a appelé le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande Marlaska, à «demander au Maroc davantage de coopération dans le contrôle des frontières et la lutte contre les bandes de trafic de drogue et d’êtres humains». Par ailleurs, elle a évoqué un «devoir constitutionnel» pour Madrid de «protéger les frontières du pays», malgré le «manque de ressources et de soutien» aux forces de sécurité.
Dans le royaume ibérique, une certaine presse va jusqu’à tenter le parallèle avec des pays d’Europe, mentionnant que l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et la Hongrie ont «adopté des politiques fermes pour rejeter les migrants qui ne satisfont pas aux conditions légales d’entrée».