«L’école marocaine, diagnostic d’un ex-enseignant» est le nouvel opus de Mohamed Nedali, qui part de son expérience personnelle pour donner son point de vue sur l’état de l’école publique et sa baisse de niveau. Enseignant de français au secondaire durant trois décennies, à Tinghir et à Tahannaout, l’auteur primé est en effet le témoin direct de la dégradation de l’institution éducative publique. «J’ai vu se succéder les réformes, qui finissent toutes en coup d’épée dans l’eau ; les budgets colossaux, alloués pour leur mise en œuvre, en grande partie dilapidés, ou tout simplement détournés…», explique-t-il.
Souvent auteur de romans, Mohamed Nedali propose ici un essai pour «rendre compte de la réalité de l’enseignement public sur le terrain», telle qu’il l’a vécue, jusqu’en 2016. Il s’agit également de proposer des réponses aux questions de ses élèves, maintenant que le départ de sa fonction l’a libéré de son droit de réserve. Au-delà de cela, il porte surtout l’espoir que son ouvrage se lu «par les décideurs de l’Éducation nationale, actuels et à venir».
Selon l’auteur, la sauvetage de l’école publique «ne sera pas chose possible, tant que la gestion de ce secteur vital pour le pays est confiée à des hommes et des femmes qui placent leurs enfants dans les écoles des missions étrangères, françaises et américaines, notamment». En effet, Mohamed Nedali soutient que «la logique voudrait que tous les dirigeants du pays mettent leurs enfants à l’école publique», car «cela les obligerait à s’y impliquer davantage et à faire de l’éducation une priorité de leur politique».
Auteur de deux romans en langue amazighe et d’une dizaine de romans édités en France, aux éditions de l’Aube, et au Maroc, chez Le Fennec, Virgule Éditions et La Croisée des Chemins, Mohamed Nedali a signé son premier roman «Morceaux de choix» en 2003. L’opus a été adapté au cinéma par le réalisateur marocain Abdelhai Laraki (Les ailes de l’amour). Connu également pour roman social «Triste jeunesse», ou encore «Le poète de Safi», certaines de ses œuvres sont traduites en arabe, espagnol et serbe.