Le petit village d’Imouzzer des Ida Outanane, perché à plus de 1 250 mètres d’altitude, se trouve à une soixantaine de kilomètres au nord-est d’Agadir. Nous partons à la recherche des fameuses cascades dans le village éponyme, et qui en tamazight signifie justement «cascade».
La vallée verdoyante abrite une nature luxuriante. Arganiers, amandiers et plusieurs espèces de genévriers parsèment les quelques kilomètres sur lesquels on aperçoit, par endroit, des dizaines de boîtes qui sont en réalité des ruchers. En effet, entre les produit du terroir ayant fait la renommée de la région, on trouve le miel d’Imouzzer, au goût bien distinct de tout autre. La production locale atteint facilement les 120 tonnes par an. Une richesse qui est d’ailleurs célébrée annuellement lors du festival du miel, organisé durant le mois d’août.
Mis à part le voyage culinaire, la promenade débute à peine. Nous prenons la direction des fameuses cascades des Ida Outanane, cette tribu que James Grey Jackson, auteur de nombreux ouvrages géographiques sur le Maroc lors de son séjour entre la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, décrivait comme des «chleuhs intrépides et guerriers».
Les cascades d’Imouzzer Ida Outanane./Ph.DR
Quatre kilomètres, nous séparent de cette merveille depuis le petit village, nous explique M’barek Aneslous, guide touristique dans la région. Les cascades sont saisonnières et ne coulent à flot qu’en hiver. Le flux des cascades est dépendant bien évidemment des précipitations, nous explique M’barek, qui évoque une année particulièrement rude.
«Cette année par exemple, il n’a presque pas plu. Nous sommes habitués à 300mm de pluie et pour l’instant, nous n’en avons enregistré que 50», s’inquiète notre interlocuteur. Essentielles pour les habitants et pour la survie de plusieurs cultures, les cascades sont aussi un pilier important pour le tourisme dans la région. A ce sujet, notre guide nous explique qu’outre le tourisme durable, une sorte de tourisme médical est très prisé. «Les touristes viennent se baigner dans les sources, car l’eau aurait des bienfaits inestimables pour les maladies de la peau», explique-t-il.
Un nid spéléologique
Une des autres curiosités dans la région sont les fameuses grottes de Win Timdouine. Avant de nous y rendre, M’barek Aneslous souligne qu’il faudra «absolument demander une autorisation à la commune d’Agadir pour pénétrer les grottes, car on doit vérifier le matériel mais aussi savoir si la personne est assez expérimentée». D’ailleurs, concernant les grottes, un agent de sécurité est posté devant l’entrée des galeries, afin de vérifier si vous disposez de votre précieux sésame.
Depuis le village, seules une vingtaine de kilomètres nous sépare de notre destination. Le chemin se fait plus étroit. On décide alors de continuer à pied. L’ascension est quelque peu rude, mais cette petite épreuve est oubliée par le silence et les paysages reposants. Après une dizaine de minutes de marche, nous voilà arrivés à destination, un bassin de plusieurs mètres surplombant la montagne.
Les grottes de Win-Timdouine./Ph.DR
L’eau qui y est emmagasinée vient des lacs souterrains, raison pour laquelle en tamazight «win timdouine» signifie la grotte des lacs. Les grottes des Win Timdouine sont décrites comme un véritable nid spéléologique. «Les stalactites et les stalagmites sont particulièrement impressionnantes», poursuit M’barek.
En effet, bien que méconnues du grand public, ces grottes font partie des plus grandes jamais explorées en Afrique. Les galeries font plus de 19 mètres de long, abondantes en eau, constituant un environnement favorable pour la flore et la faune souterraine. Depuis les années 1950, elles attirent toujours autant de scientifiques et de curieux venus du monde entier pour percer à jour ses mystères, qui demeurent tout aussi entiers chez les habitants.