Le tribunal administratif de Lille doit statuer, ce jeudi 11 juillet, sur la suspension du contrat d’association entre l’État et le lycée Averroès, principal établissement musulman privé de France. Le contrat avait été interrompu par la préfecture du Nord, à la fin de l’année 2023, en raison de manquements aux valeurs de la République.
En effet, la préfecture reproche au lycée, en activité depuis près de 20 ans, de s’être opposé à un contrôle du centre de documentation en juin 2022 et d’avoir utilisé des textes prônant la «peine de mort pour apostasie et la ségrégation des sexes» dans ses cours d’éthique musulmane, relate l’Agence France Presse (AFP).
Ces accusations avaient conduit le tribunal à rejeter, mi-février, une première requête du lycée. L’avocat au barreau de Lille et membre de la défense de l’association Averroès, gestionnaire de l’établissement éponyme, Me Paul Jablonski rappelait à cette même période, que «le lycée Averroès était le plus contrôlé de France».
L’établissement n’a eu d’autres choix que de doubler les frais de scolarité, les portant à 3 000 euros par an. L’avocat du lycée, Sefen Guez Guez plaide pour le rétablissement du contrat, soulignant que sans les subventions publiques, l’État priverait 213 élèves boursiers de cet enseignement privé. «C’est la mort lente de l’établissement Averroès», déplore-t-il, selon la même source.
La direction attend de cette nouvelle audience, qu’elle aborde des points de détail non discutés précédemment. Qu’importe la décision, elle assure que la rentrée 2024 sera maintenue. Toutefois, pour pallier à ses difficultés économiques et garantir l’avenir du lycée, l’équipe pédagogique a lancé un appel aux dons.