Le communiqué de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) au sujet de la grâce royale accordée récemment à des journalistes marocains est «vicieux et inexact», a affirmé le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM). Dans une mise au point adressée à la FIJ, le SNPM a estimé que les propos attribués à Tim Dawson,vice-secrétaire général de la fédération, cité dans ledit communiqué, «comportent des données erronées et vicieuses du point de vue de la forme, et sont même porteuses d’un jugement politique sans aucun lien avec la tradition syndicale».
«Il n’y a eu aucune coordination avec le SNPM, ni prise en compte de son avis par rapport à ce communiqué que nous considérons comme un document miné et politisé», a déploré le syndicat, rappelant qu’il est de coutume que l’organisation représentant le pays membre de la FIJ soit consultée et que sa position soit prise en compte lors du traitement de tout dossier concernant ce pays.
Selon la même source, le communiqué de la Fédération fait l’impasse sur la déclaration à la presse du président du SNPM à l’occasion de la grâce royale, pour mettre en avant des conclusions propres à la FIJ. Annoncée à l’occasion du 25e anniversaire de la Fête du trône, la grâce a concerné notamment les journalistes Omar Radi, Taoufik Bouachrine et Soulaimane Raïssouni, ainsi que des militants et blogueurs.
Dans sa sortie, le SNPM relève que la manière dont le communiqué de la FIJ a été publié ne respecte ni les rapports, ni les données ou encore moins les positions de la fédération au sujet des journalistes poursuivis en dehors des dispositions relatives à la presse et à l’édition, en particulier le rapport élaboré par l’actuel secrétaire général de la FIJ à l’occasion de sa visite au Maroc. Le SNPM exprime d’autre part son étonnement de voir la Fédération évoquer l’affaire Pegasus, un sujet précédemment examiné en coordination avec la FIJ.
Le communiqué, estime le SNPM, trahit «le caractère politisé» de la dernière position de la FIJ qui reprend la version de l’organisation Forbiden Stories, concernant le recours des autorités marocaines au logiciel Pegasus pour cibler des journalistes marocains.
A cet égard, le syndicat rappelle que le gouvernement marocain avait demandé à cette organisation et aux médias ayant contribué à ce rapport, qui remonte à plus de quatre ans, à apporter des preuves et à recourir à la justice.