Le sloughi est réputé pour ses capacités de chasse exceptionnelles, grâce à sa vue perçante, sa vitesse et son endurance. Lévrier d’Afrique du Nord, il existe depuis des siècles au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye et même en Egypte.
Des preuves historiques confirment la présence de longue date de la race, ce qui la distingue du saluki, un proche parent élevé à l’origine dans le Croissant fertile. Le sloughi, connu pour chasser à vue plutôt qu’à l’odorat, se trouve principalement au Maroc, où l’on pense que ses standards de race se sont développés.
Les experts suggèrent que l’existence du sloughi pourrait remonter à 7000-8000 av. J.-C. L’American Kennel Club note que les peuples amazighs et bédouins d’Afrique du Nord l’ont beaucoup apprécie, pour ses «capacités de chasse hors-normes».
Certains spécialistes pensent que les similitudes entre le sloughi et le saluki suggèrent un lien historique. Malgré leur développement dans des régions différentes, le sloughi d’Afrique du Nord et le saluki de l’Est/du Moyen-Orient restent étroitement liés, selon l’éleveuse Susan Bamford.
Les tribus nomades arabes ont beaucoup voyagé à travers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, emmenant avec elles leurs familles, leurs chevaux et leurs chiens de chasse. Leurs interactions avec d’autres groupes ont probablement conduit à l’échange et au mélange de différents types de lévriers, a-t-elle expliqué.
«El Hor», le pur
Cette histoire explique le statut estimé du sloughi en Afrique du Nord, où il est également connu sous le nom d’«El Hor», qui signifie «le pur», contrairement à d’autres races, simplement appelées «chiens». L’histoire ancienne de la race est également attestée par des images de ces lévriers élancés aux oreilles tombantes, dans des peintures et des gravures rupestres du Néolithique. Parmi elles, certaines ont été trouvées dans les sites du Tassili en Algérie, ainsi que dans des peintures funéraires égyptiennes.
Le sloughi est depuis longtemps une race incontournable en Afrique du Nord. Il se distingue à la fois par son apparence noble et sa robustesse, faisant de lui un chien chasseur dans les terrains montagneux et désertiques du Maroc et de l’Afrique du Nord.
Selon un article de 2016 paru dans le Canine Chronicle, les origines du sloughi remontent aux Phéniciens, vers 1200 av. J.-C. Les routes commerciales qu’ils ont établies à travers la Méditerranée, ont probablement conduit au mélange de races de chiens de diverses régions, notamment d’Afrique du Nord, de Grèce et d’Italie. Malgré ces diverses influences, le sloughi a évolué en une race distincte en Afrique du Nord au cours de milliers d’années, comme le confirment les tests ADN.
L’isolement relatif de cette race serait rompu en 1830, avec l’arrivée des troupes françaises en Afrique du Nord et l’introduction du sloughi en Europe. August Le Gras, peintre néerlandais né en 1864, a d’ailleurs importé deux spécimens en Europe, faisant connaître la race parmi les éleveurs européens.
Noble, rapide et très fidèle
Bien que noble et distant, le sloughi reste très fidèle à son maître et le protège si nécessaire. Doté d’un fort instinct de chasse et d’une capacité d’effort soutenue, il apprécie également le confort de la maison. Il est souvent décrit comme «un coureur d’endurance athlétique, avec une apparence élégante et une nature douce». Il est très attaché à ses propriétaires, mais méfiant des étrangers.
Le sloughi a un pelage dense, court et fin, allant de la couleur sable au tigré, avec une tête longue, élégante et cunéiforme. Ses grands yeux, de forme ovale ou en amande, sont foncés, ce qui lui donne une expression douce, voire mélancolique, selon l’American Kennel Club.
Au Maroc, les fiers éleveurs de sloughis organisent des moussems annuels célébrant la race. Cependant, la chasse avec des sloughis est limitée ; ils ne peuvent chasser que du petit gibier comme le renard, le fennec, le chacal et le sanglier, la chasse au gros gibier étant interdite.
Selon le Dr Yassine Jamali, vétérinaire marocain, le sloughi est menacé par la diminution de son nombre, la consanguinité et les croisements avec les galgos, ce qui pourrait mettre en péril la survie de la race. Le médecin critique l’accent mis par l’Europe sur les critères d’apparence, qui peuvent compromettre les capacités de chasse de la race.
Pour ces raisons, le vétérinaire préconise d’évaluer les sloughis selon leur fonctionnalité, leur endurance et leur vitesse plutôt que de leur apparence uniquement.