Alors que John Bolton multiplie les interventions médiatiques pour soutenir le Polisario, Christopher Ross se distingue par son silence. Pourtant les deux figures politiques américaines se sont régulièrement fait remarquer pour leurs positions sur le dossier du Sahara. Un silence qui viendrait d’une évaluation plus fine de l’évolution des rapports de force diplomatiques par l’ancien envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, en poste de 2009 à 2017.
«L’ambassadeur Christopher Ross est un diplomate chevronné, fils d’un ambassadeur (Claude Gordon Ross, ndlr). Bien qu’il ne soit plus en fonction, il conserve des connexions au Département d’État. Il est informé de certains plans de la diplomatie américaine concernant l’Afrique du Nord pour les décennies à venir. Avec ces atouts, tant familiaux que relationnels, il a choisi, du moins jusqu’à présent, de garder le silence», confie à Yabiladi une source marocaine proche du dossier. «Ross a probablement compris que le dossier est sur le point d’entrer dans sa phase finale, avec une résolution potentiellement défavorable au Polisario», ajoute la même source.
Traditionnellement, Ross accompagnait les prises de position de John Bolton sur le Sahara. En témoigne sa mobilisation en faveur du Polisario en avril 2021, peu avant une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la question du Sahara. Pour rappel, Christopher Ross avait condamné la reconnaissance par le président Donald Trump, le 10 décembre 2020, de la souveraineté marocaine sur le Sahara. «C’est une décision dangereuse qui compromet la stabilité de la région et les intérêts des États-Unis en Afrique du Nord», avait-il déclaré à un média officiel algérien.
Après avoir démissionné de son poste de médiateur de l’ONU pour le Sahara occidental en avril 2017, Christopher Ross avait conduit, en octobre 2019, une délégation d’étudiants de son université d’origine dans les camps de Tindouf.
James Baker, un autre soutien du Polisario, reste lui aussi silencieux. L’ancien émissaire de l’ONU pour le Sahara avait critiqué, en décembre 2020, la décision de Donald Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur la région.
John Bolton, Christopher Ross, James Baker et le sénateur républicain James Inhofe (décédé le 9 juillet 2024), formaient un quatuor influent défendant les intérêts de l’Algérie et du Polisario aux États-Unis.