Alors qu’à Milan, un projet similaire a été écarté des plans pour éviter toute polémique, à Turin, le minaret sera bien présent. Situé au cœur du quartier Aurora, sur la via Bologna, il s’élèvera à une vingtaine de mètres dans une version modernisée, devenant ainsi un symbole de la première mosquée officiellement reconnue dans la ville. Après des années de prières dans des garages et des ateliers réaménagés sans autorisation, les fidèles musulmans disposeront enfin d’un lieu de culte conforme aux normes urbanistiques.
Le long processus d’approbation étant désormais achevé, l’ancienne usine Nebiolo accueillera un complexe architectural mêlant design contemporain et diversité d’usages : une mosquée d’une capacité de mille places, une résidence étudiante, une bibliothèque et un espace d’exposition.
Après la grande mosquée de Rome, celle de Turin pourrait devenir la première mosquée officiellement reconnue en Italie, précise la presse italienne. Ce projet est porté par la Confédération islamique italienne, qui gère déjà le lieu de culte de la via Genova. Son aboutissement est le fruit d’un travail entamé sous le mandat du maire Piero Fassino et finalisé ces dernières années grâce à la résolution des questions d’urbanisme.
Les dernières autorisations viennent d’être signées, et la Soprintendenza (l’organe en charge du patrimoine architectural) a donné son feu vert. Il ne manque plus que les financements pour lancer le chantier. Conçu par Vittorio Jacomussi, l’architecte à qui l’on doit également le pavillon algérien de l’Exposition universelle de Milan, le projet s’étend sur 6 000 m², combinant nouveaux bâtiments et structures rénovées.
Son coût total est estimé à 17 millions d’euros, dont 8 millions auraient déjà été promis par le roi du Maroc. Il y a dix ans, un projet similaire devait voir le jour dans le district 7, sur la via Pesaro, mais n’avait jamais abouti. Cette fois-ci, l’initiative semble sur de bons rails.