Installé à Dubaï depuis fin 2022, le rappeur Maes, visé par un mandat d’arrêt international, a tenté de rejoindre le Maroc peu avant la visite du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, dans l’Émirat, rapporte Le Nouvel Obs. Interpellé à Casablanca le 18 janvier, il serait impliqué dans une enquête locale pour enlèvement et séquestration, selon des sources marocaines.
Originaire de Sevran, en Seine-Saint-Denis, le franco-marocain, de son vrai nom Walid Georgey, affirme s’être exilé à Dubaï pour fuir des menaces et tentatives de racket dans son quartier. «Je suis parti après que des véhicules de mon clip ont été brûlés par des jaloux», expliquait-il en février 2023. Depuis, il s’affiche régulièrement au volant de voitures de luxe ou dans des lieux emblématiques de Dubaï.
En France, le rappeur est lié à plusieurs affaires judiciaires. En octobre 2023, il avait été condamné par contumace à dix mois de prison pour violences en réunion, après avoir frappé un homme en 2018. Il est également mentionné dans des enquêtes sur des règlements de compte liés au trafic de drogue et avait été incarcéré en 2015 pour des faits similaires.
Son départ précipité de Dubaï coïncide avec l’arrivée de Gérald Darmanin, venu négocier une coopération judiciaire accrue avec les Émirats, souvent accusés de protéger des criminels français liés au trafic de drogue. Ces derniers investissent des sommes colossales dans l’immobilier local, profitant d’une extradition quasi inexistante. Malgré la nomination d’un magistrat de liaison français, cette coopération demeure fragmentée, permettant à plusieurs suspects de fuir vers le Maroc ou l’Algérie.