Le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) a annoncé, dimanche soir, avoir saisi le procureur de la république, suite aux propos tenus par le candidat Alexandre Hinger (Parti de la France) à l’élection législative partielle de Saône-et-Loire. Dans une vidéo publiée sur son compte X, le représentant de l’extrême droit à ce scrutin a qualifié la Caisse d’allocations familiales (CAF) de «mosquée géante» et de «sixième pilier de l’islam». Pour la partie plaignante, ces allégations insinuent que «les aides sociales seraient une forme de récompense religieuse réservée aux musulmans».
? Nous avons saisi le procureur de la République suite aux propos tenus par Alexandre Hinger, candidat du Parti de la France à l’élection législative partielle de Saône-et-Loire. pic.twitter.com/Sti9VnwnQE
— CCIE (@CCIEurope) May 4, 2025
Annonçant avoir saisi la justice, le CCIE souligne que «ces propos ne relèvent pas de l’humour» mais «constituent une incitation à la haine, diffusent une vision mensongère et stigmatisante de l’islam, et alimentent des fantasmes racistes». «Ils portent atteinte à la dignité des citoyens musulmans et fragilisent notre cohésion nationale», a ajouté le collectif.
A travers son initiative, l’association emboîte le pas à la Fédération du Parti socialiste (PS) de Saône-et-Loire, qui a annoncé la même démarche, la veille. Dans un communiqué, elle a dénoncé fermement les «propos ignobles» tenus par Alexandre Hinger. «C’est une attaque frontale contre nos institutions, contre les Français bénéficiaires de droits sociaux, et contre nos concitoyens de confession musulmane ou perçus comme tels», a fustigé la formation. Persistant dans son discours, le mis en cause a quant à lui partagé une autre publication sur ses réseaux sociaux, alléguant que le septième pilier de l’islam serait «le refus d’obtempérer».
Dans ce sens, le CCIE a appelé à «une réaction claire et ferme de la justice pour mettre fin à l’impunité de ces discours haineux». De son côté, la plateforme collaborative pour les Maghrébins Tajmaât a épinglé le candidat et son parti, lequel s’entoure «d’individus radicalisés».
Le «Parti de la France» s’entoure d’individus radicalisés.
Aux côtés de son fondateur, Thomas Joly, figure David Beaune, néonazi condamné à 18 ans de prison pour avoir jeté Imad Bouhoud dans le port du Havre.
Il revendique encore ce crime sur ses réseaux. pic.twitter.com/9pJoCQW3A1
— Tajmaât (@Tajmaat_Service) May 4, 2025
«Aux côtés de son fondateur, Thomas Joly, figure David Beaune, néonazi condamné à 18 ans de prison pour avoir jeté Imad Bouhoud dans le port du Havre» en 1995, rappelle la plateforme, ajoutant que le concerné «revendique encore ce crime sur ses réseaux».