Les États-Unis ont présenté aux membres du Conseil de sécurité, ainsi qu’à l’Espagne, le projet de résolution sur la question du Sahara, qui devrait être adopté le 30 octobre. Le texte, consulté par Yabiladi, s’inscrit dans la continuité. Le Maroc et le Polisario y sont cités six fois, l’Algérie cinq fois et la Mauritanie quatre. Washington a appelé les Quinze à réaffirmer leur traditionnel soutien aux efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental «pour faire avancer le processus politique, en s’appuyant sur les progrès réalisés par l’ancien envoyé personnel», en référence à l’Allemand Horst Kohler.
Dans le paragraphe suivant, les États-Unis demandent aux autres membres de l’instance exécutive de l’ONU de «saluer l’élan créé par la première table ronde, les 5 et 6 décembre 2018, et la deuxième, les 21 et 22 mars 2019, ainsi que l’engagement du Maroc, du Front POLISARIO, de l’Algérie et de la Mauritanie dans le processus politique des Nations unies sur le Sahara occidental de manière sérieuse et respectueuse afin d’identifier les éléments de convergence». Un cadre que l’Algérie a rejeté, exigeant des négociations directes entre le royaume et le Polisario.
La partition du Sahara ignorée
Le texte rédigé par l’administration Biden a loué les «efforts» de Staffan de Mistura pour rapprocher les positions des parties, soulignant les «consultations informelles avec le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie ainsi qu’avec la France, la Fédération de Russie, l’Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, au siège des Nations Unies du 27 au 31 mars 2023». Néanmoins, les Américains ont fait l’impasse sur les réunions que De Mistura a eues, en septembre dernier en marge de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU, avec les représentants du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Polisario.
Le texte encourage à «la poursuite des consultations entre l’Envoyé personnel et le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie» et «réitère son appel au Maroc, au Front POLISARIO, à l’Algérie et à la Mauritanie pour qu’ils coopèrent davantage entre eux, notamment en renforçant la confiance, et avec les Nations Unies, ainsi qu’à renforcer leur implication dans le processus politique et à progresser vers une solution politique».
Le projet de résolution rédigé par les États-Unis n’a pas mentionné la partition du Sahara occidental, proposée par Staffan de Mistura lors de son passage, le 16 octobre, devant le Conseil de sécurité. Une option rejetée à la fois par le Maroc et le Polisario. Pour mémoire, le Département d’État américain n’a pas souhaité commenter l’offre de l’émissaire onusien, alors que le porte-parole adjoint d’Antonio Guterres a renvoyé la balle dans le camp du Conseil de sécurité.
Le texte a aussi fait l’impasse sur les critiques adressées par De Mistura au plan marocain d’autonomie, ayant soulevé l’ire de Nasser Bourita. Le document invite les Quinze «à prendre note de la proposition marocaine présentée le 11 avril 2007 au Secrétaire général et à saluer les efforts sérieux et crédibles déployés par le Maroc pour faire avancer le processus vers une solution». Le projet s’est limité, en revanche, «à prendre également note de la proposition du Front POLISARIO présentée le 10 avril 2007 au Secrétaire général» de l’ONU.
Le texte précise qu’une «solution politique à ce différend de longue date» est à même de «renforcer la coopération entre les États membres de l’Union du Maghreb Arabe et contribuera à la stabilité et à la sécurité pour tous les peuples de la région du Sahel».
Le projet de résolution recommande le prolongement du mandat de la MINURSO jusqu’au 30 octobre 2025.