Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a reçu, ce mardi à Rabat, le président du gouvernement autonome des Îles Canaries, Fernando Clavijo. Les entretiens ont porté sur «la gestion des mouvements migratoires, la lutte contre le changement climatique, le développement des énergies propres, la promotion des alliances en matière de science et d’innovation et en matière de formation», a indiqué Clavijo.
Mettant de côté ses virulentes critiques contre le royaume lorsqu’il était dans les rangs de l’opposition, notamment sur la «passivité» du royaume à protéger l’archipel de l’arrivée massive de migrants, le président a couvert d’éloges la coopération du Maroc dans la lutte contre les réseaux d’immigration irrégulière.
Sans «les efforts énormes» que déploie le Maroc, la situation serait «ingérable» en Espagne et dans l’espace européen, a-t-il précisé dans des déclarations à la presse. Et de répéter que «sans le déploiement de 8 000 soldats (marocains) pour cette tâche, la situation serait ingérable pour l’Espagne et pour l’UE».
«Nous devons valoriser le rôle important que joue le Maroc dans la stabilité et le contrôle politiques. Le Maroc contribue à la sécurité, à la stabilité et à ce que les mafias ne puissent pas se déplacer et générer des affaires grâce au trafic d’êtres humains.»
Fernando Clavijo
Clavijo loue les actions du Maroc
Autre sujet important, Fernando Clavijo a abordé avec Nasser Bourita la question de la délimitation des frontières maritimes. Le ministre des Affaires étrangères marocain n’a pas fermé la porte aux négociations sur ce sujet, rapporte EFE. «Il suffit de trouver des solutions», a-t-il affirmé dans des déclarations à la presse. En effet, le point 6 de la déclaration conjointe adoptée le 7 avril 2022 à Rabat, à l’issue des entretiens entre Mohammed VI et Pedro Sanchez, annonce que «le groupe de travail sur la délimitation des espaces maritimes dans la façade atlantique sera réactivé, dans l’objectif de réaliser des avancées concrètes».
Nasser Bourita a aussi mis l’accent sur l’engagement du royaume à lutter contre les réseaux de traite des êtres humains, soulignant la mobilisation du Maroc de ses forces de sécurité afin que «le pays ne soit pas un lieu de transit facile». Néanmoins, il a tenu à préciser que «nous n’avons pas besoin de leçons. Depuis 2013, le Maroc a une politique migratoire, ayant permis la régularisation de 60 000 migrants africains».
Le chef de la diplomatie a, par ailleurs, condamné l’instrumentalisation par des parties et des gouvernements en Europe de la carte de la migration à des «fins politiques», en véhiculant un «discours de peur, de terreur (…) l’immigrant n’est pas un criminel, mais les réseaux le sont».
Le président Clavijo, également chef de la formation Coalition Canaria (droite nationaliste), a annoncé qu’il prévoit de retourner «le 24 et 25 octobre au Maroc» dans le cadre d’un programme scientifique avec l’Université Mohammed VI. Des représentants de sociétés publiques relevant de la tutelle de son exécutif seront du voyage, a-t-il souligné sur X.
Fernando Clavijo est au pouvoir depuis juin 2023, grâce au soutien du Parti Populaire. Il effectue sa visite au Maroc, avec la casquette de président de l’archipel, après celle de janvier 2019.