Le président rwandais, Paul Kagame, a effectué les 3 et 4 juin une visite d’Etat en Algérie, marquée par la signature d’accords de coopération et des entretiens avec son homologue algérien. Fidèle à son habitude, le pouvoir algérien a attribué à son invité de marque un appui aux positions du Polisario.
«Nous avons échangé les vues sur les zones de tensions et de conflits en Afrique et souligné notre soutien au peuple sahraoui et à son droit à l’autodétermination à travers un référendum libre, régulier et juste, conformément aux décisions de la légalité internationale», a souligné le président Abdelmadjid Tebboune dans son intervention. Un passage salué par les médias du Polisario.
Or, dans son allocution, le président rwandais n’a ni évoqué la question du Sahara, nu manifesté un quelconque alignement sur la version algérienne. En témoignent la vidéo et le discours de Paul Kagamé, publiés par la présidence rwandaise.
La manipulation est démasquée
Le texte du chef d’Etat a surtout mis l’accent sur le renforcement du «partenariat» entre les deux pays. Il a également «réaffirmé la détermination du Rwanda à poursuivre sur cette lancée et à œuvrer ensemble pour le bien de notre peuple». «En ces temps d’incertitude, comme ceux que nous traversons à l’échelle mondiale, l’Afrique doit rester unie autour d’une vision commune», a appelé Kagame.
Certes, le Rwanda reconnaît encore la «république arabe sahraouie démocratique (RASD)», mais depuis 2016, Kigali a ouvert une nouvelle page dans ses relations avec le Maroc. Un rapprochement que les visites du roi Mohammed VI au Rwanda, en octobre 2016, et du président Paul Kagame, en janvier 2018, au royaume, ont renforcées.
Il y a un mois, l’Algérie a annoncé, dans un communiqué officiel portant la signature du ministère des Affaires étrangères, que le Ghana est pour une «solution politique au Sahara occidental garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément au droit international». Cette déclaration a été largement relayée par les médias proches du Polisario.
Du côté ghanéen, le Sahara n’a pas été évoqué dans la déclaration officielle du ministre des Affaires étrangères après sa rencontre du 30 avril avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Pour rappel, le Ghana a suspendu, le 7 janvier, ses relations diplomatiques avec la «république arabe sahraouie démocratique (RASD)».
Ces allégations algériennes sur la question du Sahara interviennent alors que le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental gagne de nouveaux adhérents sur la scène internationale. En témoigne, le soutien du Royaume-Uni, un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, à l’initiative marocaine.