Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a accusé le gouvernement de «conflit d’intérêts» et de «corruption économique», après l’attribution du projet de dessalement d’eau de mer dans la région de Casablanca-Settat à une entreprise d’Aziz Akhannouch. Lors de la cinquième session du comité central du parti d’opposition, dimanche, le secrétaire général Mohamed Nabil Benabdallah a présenté un rapport sur le sujet. Le document pointe «la corruption croissante de l’exécutif actuel» comme une «atteinte à la gouvernance» et «un fardeau socioéconomique considérable, surtout pour les plus vulnérables».
Le parti de gauche soutient que cette corruption a un impact sur le produit intérieur brut du pays. Le rapport critique en outre le gouvernement «pour son refus de coopérer avec les institutions de gouvernance», l’accusant d’«attaquer ces organismes simplement parce qu’ils assument leurs responsabilités». Dans le même sens, le rapport du PPS met en évidence des cas où le gouvernement aurait «accordé des privilèges et des informations économiques à des individus liés au parti au pouvoir, suscitant des soupçons de favoritisme».
Aussi, le document pointe le gouvernement dans «des nominations des proches du parti majoritaire à des postes clés, en contournant des critères objectifs». Selon le PPS, cette tendance «fait écho aux pratiques du gouvernement, marquées par des conflits d’intérêts» défendus au sein même du Parlement.
Selon le PPS, cette situation «sans précédent» constitue un danger «pour les institutions et la société», en violation de la Constitution, notamment son article 36. Au-delà du dossier sur le projet de dessalement, le rapport rappelle les pratiques illégales sur le marché des hydrocarbures, confirmées par le Conseil de la concurrence, corroborant ainsi les «privilèges» et le «manque de transparence» décriés par la formation.
Dans ce sens, le PPS s’est interrogé sur les dimensions éthiques et politiques de ces pratiques caractérisées, tout en appelant à une révision du système législatif pour l’harmoniser avec la Constitution. Il prône ainsi une séparation claire entre le pouvoir politique et les intérêts économiques.