Dans une nouvelle lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, le chef du Polisario se plaint du refus des hauts cadres de la MINURSO de rencontrer ses représentants dans «les territoires libérés». Ce rejet est «dangereux et déplorable, car il fait écho à la position de l’État occupant», souligne Brahim Ghali.
«D’anciens représentants spéciaux du Secrétaire général, dont M. Sahabzada Yaqub Khan du Pakistan, M. Julian Harston du Royaume-Uni et M. Wolfgang Weisbrod-Weber d’Allemagne, entre autres, se sont rendus dans les territoires libérés du Sahara occidental et ont tenu des réunions avec de hauts responsables du Front POLISARIO, principalement à Tifariti et sur d’autres sites», a-t-il expliqué.
«Les rencontres avec les dirigeants civils et militaires de la MINURSO ne peuvent avoir lieu que dans les territoires sahraouis libérés», a martelé le chef du Polisario. En mars 2016, l’ancien secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’était rendu à Tifariti où il avait prononcé un discours avec une tonalité anti-marocaine.
Fin de la parenthèse
Néanmoins, la donne a évolué depuis. C’est suite à l’élection d’Antonio Guterres, le 1er janvier 2017, au poste de secrétaire général de l’ONU, que la MINURSO a décliné toutes les invitations dans les «territoires libérés» pour y rencontrer des hauts cadres du Polisario.
Brahim Ghali s’était d’ailleurs plaint dans une lettre envoyée en décembre 2019, à Antonio Guterres, du refus de l’ancien chef de la MINURSO, le Canadien Colin Stewart, de se réunir avec les membres du Front dans les «territoires libérés». Une ligne de conduite suivie par son successeur, le Russe Alexander Ivanko.
Dans sa résolution du 27 avril 2018, le Conseil de sécurité s’est dit «préoccupé par la présence du Front Polisario dans la zone tampon de Guerguerat et demande son retrait immédiat». Préoccupé également par le fait que le Front Polisario a annoncé qu’il prévoyait de déplacer des fonctions administratives à Bir Lahlou, le Conseil lui a demandé de s’abstenir de tels actes déstabilisateurs.
La même année, Antonio Guterres avait vainement mis en garde le Polisario contre toute action «susceptible de modifier le statu quo». Il réagissait, ainsi, à l’annonce par le Polisario d’organiser un défilé militaire à Tifariti.