Clap de fin pour le règne de la famille El-Assad en Syrie. Le régime, mis en place en 1971 par le père, Hafez, est tombé. Son fils Bachar, au pouvoir depuis le 14 juillet 2000, a quitté samedi le pays à destination de la Russie.
Cette fuite du désormais ancien président syrien est une mauvaise nouvelle pour le Polisario. Il vient de perdre le dernier pays au Moyen-Orient, qui reconnaît officiellement la «RASD». Une décision prise par le père du dirigeant déchu, suite à son adhésion à un front arabe dit de «fermeté», lancé en décembre 1977 à Tripoli, à l’initiative du colonel libyen Kadhafi. Un bloc du «refus» qui avait réuni la Libye, l’Algérie, la Syrie et le Yémen du sud. Le sommet de ce front à Alger, en février 1978, avait entériné la reconnaissance. Depuis, le Polisario compte une représentation à Damas, avec un siège et un représentant.
Le dernier contact officiel entre le Polisario et le régime de Bachar El-Assad remonte à octobre 2023 à Genève, lorsque l’ambassadeur syrien en Suisse a reçu un membre du Front. La Syrie de Bachar a également balisé le terrain, par l’intermédiaire d’une formation libanaise, au Polisario d’organiser, en juin dernier dans la capitale libanaise, une conférence en marge d’une réunion de partis arabes de soutien à la Palestine.
En échange de cet appui, le mouvement séparatiste n’a pas hésité à envoyer ses miliciens combattre aux côtés des forces de Bachar El-Assad, dont une trentaine ont été arrêtés, à Alep, par les forces de l’opposition.
Pour rappel, le Maroc a exprimé ses réserves à la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe. Une décision actée à l’occasion du sommet arabe, tenu le 19 mai 2023 à Ryad en Arabie saoudite.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait indiqué, le 7 mai 2023 au Caire lors d’une réunion du conseil exécutif de La Ligue arabe que le retour de la Syrie «doit constituer un stimulant pour lancer un processus politique menant à une solution globale et durable à la crise dans ce pays».