Le Polisario a réagi au projet de l’ouverture d’un nouveau passage commercial entre le Maroc et la Mauritanie. Par le biais de Bachir Mustapha Sayed, le Front a menacé les autorités de Nouakchott. Il a souligné, dans son analyse de la situation sur le terrain, que «le pari sur la Mauritanie pourrait mettre un terme à ce plan à condition qu’elle s’oppose à l’ouverture» de ces voies.
Dans le cas contraire, «les frontières des Sahraouis seront alors des frontières marocaines. Ce qui implique la Mauritanie dans une guerre», a-t-il menacé.
Cette sortie de Mustapha Bachir Sayed donne un sceau officiel aux nombreux messages postés sur les réseaux sociaux par des partisans du Polisario, hostiles à l’ouverture d’une route entre Es-Smara et la Mauritanie.
Ces menaces proférées par le frère du fondateur du Front ne constituent pas un précédent. Brahim Ghali, lors d’une réunion tenue en décembre 2019 à Tifariti avec des partis mauritaniens, avait indiqué à ses invités que leur pays «serait le premier Etat impacté par toute tension entre le Maroc et le Polisario du fait de la longueur de ses frontières» avec le Sahara.
Le même message a été porté, en octobre 2020, par Abdellah Lahbib Bellal, ancien «ministre à la sécurité», décédé en août 2021. En plein blocage du passage d’El Gureguerate par des éléments du Polisario, il avait déclaré à un média mauritanien que «l’intérêt de la Mauritanie» était dans l’établissement de relations directes avec le Polisario et d’avoir «des relations de bon voisinage».