Le Parti des travailleurs, au pouvoir au Brésil, est-il en train de rompre avec son alignement traditionnel sur les positions du Polisario ? L’évolution des relations entre Brasilia et Rabat vont dans ce sens. «Le plan d’autonomie pour le Sahara présenté par le Maroc repose sur les principes du dialogue et du droit international et devrait contribuer au bien-être des populations concernées», a affirmé dans une déclaration à la MAP, Romenio Pereira, secrétaire aux relations internationales de la formation politique du président Luiz Inácio Lula da Silva (PT).
«Je pense que le Brésil devrait apporter un soutien plus expressif à l’initiative proposée par le royaume et continuer à soutenir ces efforts et initiatives qui favorisent la paix et la stabilité dans la région.»
Romenio Pereira
Ces déclarations en faveur du Maroc s’inscrivent en droite ligne avec l’appel lancé, en octobre dernier depuis Rabat, par le président du Sénat brésilien, Rodrigo Pacheco. «C’est le moment opportun pour [le Brésil] de considérer la proposition d’autonomie présentée par le Maroc comme une base réaliste et pragmatique pour une solution politique conforme aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies», avait-il plaidé à l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
En quelques années, un long chemin en faveur de la position du Maroc a été parcours au sein du Parti des travailleurs. En mars 2014, les députés du PT avaient voté en faveur d’une résolution appelant l’ancienne présidente Dilma Rousseff (2011 – 2016), également du PT, à reconnaître la «RASD».
Depuis quelques mois, le Polisario a accentué sa mobilisation au Brésil, ses membres multiplient les rencontres avec des représentants de la société civile et d’élus locaux. En août, des personnalités brésiliennes et d’Amérique du Sud ont invité, dans une lettre, le président Lula à soutenir «l’indépendance du Sahara occidental».