Un mois et demi après sa visite à Rabat, le chef de la diplomatie panaméenne Javier Eduardo Martínez-Acha Vásquez a franchi le pas en affirmant la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Dans une déclaration télévisée à l’occasion du 26e anniversaire de l’intronisation du roi Mohammed VI, le ministre a souligné le soutien réitéré de son pays à la proposition d’autonomie «pour les provinces du Sahara marocain», considérée «par la communauté internationale comme l’unique option crédible, réaliste et applicable pour résoudre ce différend».
Ce nouveau cap est franchi après la venue du ministre, le 16 juin dernier, pour une visite de travail marquée par son soutien exprimé à la proposition d’autonomie. Dans le temps, il a qualifié cette option formulée par le Maroc de «base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour progresser vers un règlement durable» du différend, voire une «base unique» de solution à l’avenir.
Ce geste dénote ainsi d’une évolution sur une année ayant connu une réorientation progressive de la politique étrangère du Panama, au sujet de la question du Sahara. En janvier 2024, une Déclaration conjointe a été signée dans ce sens, à l’issue de la rencontre bilatérale tenue en visioconférence entre le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger Nasser Bourita, et son homologue panaméenne à ce moment-là, Janaina Tewaney Mencomo.
Dans le temps, le Panama a déjà affirmé son «soutien à l’Initiative d’autonomie» comme «unique base pour une solution juste et durable» au différend régional. A ce titre, le gouvernement panaméen s’est engagé à «définir son action future et prendre position sur la base de cette déclaration». C’est ainsi qu’en novembre 2024, le pays a suspendu ses relations avec la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)».
Le Panama s’éloigne du Polisario et se rapproche du Maroc
A l’issue d’une visioconférence entre le chef de la diplomatie marocaine et Javier Eduardo Martínez-Acha Vásquez, celui-ci a «réitéré la décision souveraine du Gouvernement du Panama de suspendre les relations diplomatiques» avec le front séparatiste.
Dans la suite des choses, la déclaration conjointe signée le 16 juin 2025 à Rabat par les deux ministres a sanctionné une visite de travail, au cours de laquelle Javier Eduardo Martínez-Acha Vásquez a réaffirmé le soutien de son pays à la proposition marocaine du Plan d’autonomie.
Aligné sur la proposition formulée par le royaume depuis 2007, le chef de la diplomatie du Panama a déjà souligné à Rabat «l’urgence de parvenir à une solution définitive et viable à ce conflit», en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour 2025-2026.
Actuellement, plus de 70% des pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies apportent leur appui à l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine. Faisant justement référence à ce cadre, Javier Eduardo Martínez-Acha Vásquez a rappelé, depuis Rabat, que l’instance avait approuvé la proposition marocaine du Plan d’autonomie par la résolution 2756. «Je suis convaincu qu’à l’avenir, elle sera la seule base», avait-il affirmé.
Cette position marque également une réorientation qui s’opère en faveur de la position marocaine dans les pays d’Amérique latine, connus plus souvent pour leur proximité avec le Polisario. En juillet dernier, c’est l’Equateur qui a franchi le pas en fermant le chapitre de son soutien au front séparatiste. Après avoir retiré sa reconnaissance de ce dernier, le pays a inauguré son ambassade au Maroc. A cette occasion, la ministre équatorienne des Relations extérieures, Gabriela Sommerfeld, a fait le déplacement à Rabat.