« La famille n’a aucune information à son sujet depuis son départ de la maison ; cependant, le grand nombre de candidats à l’émigration marocaine qui finissent dans les prisons algériennes nous a amenés à supposer qu’il pourrait s’y trouver également », a déclaré à Hespress, le frère de M.Q., un jeune homme originaire d’Oujda, dont la famille tente de retrouver la trace depuis plus de 7 mois. Il a décidé de passer en Algérie dans le but de migrer vers l’Europe via ses côtes. Jeudi, les autorités algériennes ont remis à leurs homologues marocaines 20 détenus marocains à travers le poste frontière de Zouj Bghal, ouvert exceptionnellement. Une lueur d’espoir pour la famille de M.Q.? « Ces derniers jours, la famille a suivi la libération de plusieurs détenus et leur remise aux autorités marocaines, et nous avions espéré qu’il soit parmi eux ; mais nous avons été déçus, se lamente son frère. S’il est en prison, nous ne savons pas combien de temps il y restera ».
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La famille du Marocain N.B., originaire de la province de Nador, exprime aussi des inquiétudes. Depuis plus de deux ans, elle n’a plus les nouvelles de N.B., entré en Algérie non pas pour migrer illégalement, mais pour travailler dans un métier recherché dans ce pays. Selon sa famille, il purge une peine de prison pour une affaire dont elle ignore les détails. « Nous avons été informés par l’un des libérés l’année dernière que notre fils se trouve dans la même prison où il a purgé sa peine ; mais nous n’avons trouvé aucun moyen de vérifier cette information », ajoute-t-elle, déplorant l’absence de communication officielle entre les familles marocaines et les autorités algériennes.
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Selon l’association Aide aux migrants en situation vulnérable (AEMSV), des centaines de Marocains sont dans les prisons algériennes. Il y a ceux qui purgent différentes peines d’emprisonnement et de détention provisoire ou sont en attente de jugement, ainsi que les détenus administratifs dans des centres de détention temporaire en attente de leur rapatriement au Maroc. L’association dispose de dossiers concernant 310 détenus et six corps – dont deux corps de jeunes filles de la région orientale – que leurs familles attendent de recevoir pour les enterrer au pays. À préciser que les Marocains récemment libérés des prisons algériennes ont purgé des peines entre 6 mois et 3 ans de prison. D’autres ont purgé des 9 mois et attendent d’être remis aux autorités marocaines.