Le Maroc se félicite de l’adoption de la résolution (2756) du Conseil de sécurité de l’ONU, prorogeant le mandat de la MINURSO au Sahara jusqu’au 31 octobre 2025, indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Cette résolution intervient dans un contexte marqué par la trajectoire irréversible imprimée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, au dossier de l’intégrité territoriale du Royaume, à travers les soutiens croissants de membres permanents du Conseil de sécurité et de pays influents à la marocanité du Sahara et à l’Initiative Marocaine d’Autonomie et la poursuite des retraits des reconnaissances de la pseudo “rasd”», précise la même source.
En effet, cette résolution est votée alors que l’Équateur vient de suspendre, le 22 octobre, sa reconnaissance de la «RASD». De son côté, le président français, Emmanuel Macron, a réaffirmé, cette semaine et depuis Rabat, son soutien à la marocanité du Sahara.
La diplomatie marocaine a affirmé que le texte approuvé par les Quinze consacre deux évolutions importantes qui confortent la position de Rabat. «Dans le premier ajout, le Conseil “s’est félicité du momentum récent et a demandé instamment à ce que l’on construise autour” (…) Le deuxième ajout concerne l’appel du Conseil de Sécurité aux autres parties “d’éviter les actes qui pourraient compromettre le processus politique”».
#Omar_Hilale: La résolution 2756 appelle à la reprise du Processus Politique facilité par les Nations Unies?? et exhorte toutes les parties à s’engager de manière constructive dans ce processus. Cette approche implique que l’Algérie ne peut rester passive. Elle a la… pic.twitter.com/F2CwaeFwDf
— Morocco Mission to the UN-NY (@Morocco_UN) October 31, 2024
Dans les camps de Tindouf, l’heure est à la déception
Ne partageant pas la satisfaction de la partie marocaine, le Polisario indique, dans un communiqué, «qu’il ne participera à aucun processus de paix qui n’est pas fondé sur les résolutions du Conseil de sécurité dans leur ensemble et sur la lettre et l’esprit des résolutions de l’Assemblée générale et des dispositions du plan de règlement, qui est la base du mandat de la MINURSO et la raison de son existence». Le Front se réfère aux textes de l’instance exécutive de l’ONU appelant à l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans la province. Une démarche qui, depuis 2007, n’a plus droit de cité dans les résolutions des Quinze. Elle a été éclipsée par la «solution politique négociée».
Le Polisario a également réitéré «son rejet catégorique de toute proposition, quelle qu’en soit la source, qui sortirait du cadre juridique du Sahara occidental en tant que question de décolonisation et serait en contradiction avec le mandat fondamental de la MINURSO». Pour mémoire, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, avait mis fin en 2000 aux fonctions de la commission onusienne chargée d’élire les personnes devant prendre part au projet du référendum.
Dans son communiqué, le Polisario a passé sous silence les appels des Nations unies au respect des accords du cessez-le-feu, préférant mettre l’accent sur la «détermination du peuple sahraoui à poursuivre et à intensifier sa lutte de libération et sa résistance par tous les moyens légitimes, y compris la lutte armée».
Le communiqué du Polisario a également oublié d’évoquer le refus de l’Algérie de prendre part au vote de la résolution 2756. Le texte était également exempt des traditionnels remerciements que le Polisario adresse en pareilles circonstances aux autorités algériennes pour leur «soutien à sa lutte». La direction du Front n’a semble-t-il pas compris le retrait d’Alger du processus de vote alors même que son allié est membre non permanent du Conseil de sécurité.