Le ministre de l’Equipement et de l’Eau a présenté, mardi à la Chambre des Conseillers, quelques données sur la production de l’eau de mer dessalée au Maroc. «Le Maroc dessale actuellement 193 millions m3 d’eaux, dont 80 millions m3 sont destinés à la consommation des Marocains. Le reste répond aux demandes de l’agriculture et l’industrie», a précisé Nizar Baraka en réponse à quatre questions orales sur ce sujet.
Le ministre a rappelé que «le royaume à une longue expérience dans ce secteur. Les premières stations de dessalements ont vu le jour en 1977, à Boujdour et Laayoune. Néanmoins le grand pas a été franchi avec l’adoption du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027», lancé en 2020 par le gouvernement El Othmani, a-t-il reconnu.
«Depuis de nouvelles unités de dessalement ont commencé à fonctionner», soulignant notamment l’inauguration en février 2022 de la station de Chtouka (au sud d’Agadir), avec une capacité de 100 millions de m3 dont 54 millions m3 sont pour la consommation des habitants. Dans son inventaire, Nizar Baraka a cité la centrale d’Al Hoceima et ses 6 millions m3 d’eau dessalée et l’unité de Dakhla avec 37 millions m3 dont 7 sont destinés à la consommation et le reste à l’agriculture, ainsi que celles de Safi et Jorf Lasfar près d’El Jadida.
Une capacité de production appelée à se renforcer dans les années à venir avec notamment les mises en service, en 2026, de la grande station de Casablanca, dont le coup d’envoi des travaux a été donné le 10 juin, par le prince héritier Moulay El Hassan, et vers la fin de 2024 de l’unité de Sidi Ifni.
Dans son intervention, le ministre s’est félicité que le Maroc a fait le pari des énergies renouvelables dans sa stratégie de dessalement, soulignant que le mètre cube d’eau de la station de Chtouka, qui fonctionne avec des énergies fossiles coûte entre 10 et 11 dirhams. «Il est vendu aux agriculteurs 5,5 dh le m3. Ils bénéficient ainsi d’une subvention», a révélé Baraka. En revanche, à Casablanca le m3 ne dépassera pas 4,5 dh et 3 dh à Dakhla.
Le ministre a réaffirmé l’engagement du royaume d’intégrer le nucléaire. «Nous sommes en discussion avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) pour le lancement de projets dans ce sens», a-t-il affirmé.
Nizar Baraka a promis de multiplier par 10 d’ici 2030, la capacité du Maroc dans le dessalement d’eau.