Une bonne nouvelle est tombée pour le Maroc lors du 38e sommet ordinaire de l’Union africaine, qui s’est tenu récemment à Addis-Abeba, le Maroc. Bien que Rabat ait cédé le poste de premier vice-président de la Commission africaine à Alger, le royaume a fait un pas important vers l’inscription du Polisario sur la liste des organisations terroristes du continent, ou du moins vers sa condamnation pour violations des droits de l’Homme. Le contexte international pourrait jouer en faveur de cet objectif.
En effet, dans sa déclaration finale, consultée par Yabiladi, le sommet a «demandé au Département des affaires politiques, de la paix et la sécurité de dresser une liste complète des chefs de groupes armés et terroristes en Afrique responsables de crimes contre les réfugiés et les personnes déplacées internes, et de poursuivre ceux qui commettent, encouragent, financent ou facilitent de tels crimes». Aucun participant n’a exprimé d’opposition ou de réserves à ce sujet.
La mise en œuvre de cette résolution pourrait encourager les réfugiés à témoigner des souffrances endurées dans les prisons des groupes armés. Concernant le Polisario, ce ne sont pas seulement les Sahraouis et les soldats des Forces armées royales (FAR) qui ont subi des violations, mais aussi des Mauritaniens, sans que les organisations de défense des droits de l’Homme ne se penchent sérieusement sur leurs cas.
L’UA appelle au recensement des réfugiés
Le sommet africain a également exhorté ses membres à «renforcer la protection des camps de réfugiés et des personnes déplacées internes, et à prendre des mesures supplémentaires pour les protéger de toute exploitation par des groupes armés et terroristes». Il a également invité «la Commission de l’UA à développer des systèmes de collecte, d’analyse et de gestion des données et statistiques sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées internes, afin d’améliorer la prise de décision et d’assurer une action humanitaire efficace sur le continent».
Pour rappel, l’Algérie a toujours rejeté les demandes des Nations unies pour le recensement de la population des camps de Tindouf. La dernière requête figure dans la résolution 2756 du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, adoptée le 31 octobre 2024. «Quant au volet lié au recensement, il n’a de sens que s’il s’inscrit dans le cadre d’un référendum juste et libre visant à permettre au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination», avait rétorqué l’Algérie en septembre 2022, depuis la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU.
En obtenant l’adhésion de l’Union africaine à sa demande récurrente de recenser la population des camps de Tindouf, le Maroc réalise une avancée au sein de l’organisation continentale, après celle déjà obtenue dans les instances onusiennes.
Il est également à noter que le dossier du Sahara occidental, comme lors des précédents sommets de l’UA, n’a pas été mentionné dans le communiqué final du 38e sommet.